Saturday, April 30, 2011

Le weekend de Pâques

Salut tout moun

Nous sommes au weekend suivant celui de Pâques... je voulais vous écrire la semaine dernière... mais en raison de problème internet, mon message n'a pas été publié... comme je le réalise à l'instant, je vous publie ce message... rédigé la semaine dernière...

N'allez pas croire que pour nous, le weekend de Pâques se résume à des festivités ... en fait, c'est un weekend plutôt tranquille.

Vendredi saint, comme c'est jour férié, nous sommes demeurés à la maison... de toute façon, nous n'avions pas de véhicule pour nous transporter.  Nous avons donc travaillé un peu, puisqu'il y a toujours de la documentation à produire.

Nous aurions bien aimé aller assister à des raras des processions dans les rues où on chante et on danse.  Les raras sont d'origine vaudoue et un jour, je vous ferai une petite capsule sur ceux-ci.    Mais comme nous n'avions pas de véhicule, nous ne pouvions nous y rendre.  Nous devions donc rester transquillement assis à la maison.

Mais, nous avons été informés que le vendredi Saint, il y a une coutume (je n'en connais pas l'origine) qui veut que les jeunes font voler des cerfs-volants à 15h00 (ça, au moins, je sais pourquoi... je vous laisse deviner.).  Depuis quelques semaines, des vendeurs de cerfs-volants se trouvent partout dans la ville.




Voici un cerf-volant qui vous démontre la popularité de Tèt kale:




Nous avons donc, vers 14h45, entrepris une petite marche jusqu'à la rue pour voir les fameux cerfs volants... mais nous n'en avons vus que quelques uns.  Bref, nous n'habitons pas au bon endroit pour cela... ce sera pour la prochaine fois.

Mais comme il y a un vendeur de métal travaillé sur le bord de la rue, nous en avons profité pour aller voir sa marchandise... et je n'ai pu résister à une petite pièce.  Ceux qui me connaissent comprendrons pourquoi:



Le vendredi soir, nous avons soupé au restaurant de l'hôtel. Nous étions les seuls clients.

Le samedi, nous avions un chauffeur, donc nous avons pu allier travail et loisir.  Le matin, nous avons visité des quincailleries pour obtenir des prix sur des matériaux et ainsi continuer à nous préparer pour la suite de nos projets.  Et l'après-midi, nous nous sommes rendus à un restaurant: le Lodge.  Celui-ci est situé en montagne dans une communauté appelée Furcy... à plus d'une 1h30 de voiture sur un chemin (je n'ose pas dire rue) de montagne.  (1300m d'altitude)


Vous avez plus haut une photo de la vue de laquelle nous jouissions lors de notre périple.  Nous avons aussi traversé quelques communautés et, je dois vous dire que nous étions très haut en montagne.  La route était tellement mauvaise que pour prendre des photos, il fallait arrêter le véhicule.

Parlant de photos, je remercie mes collègues qui ont beaucoup plus de talent que moi pour la prise de photos et qui ont accepté de partager avec moi leurs oeuvres pour que je vous en fasse bénéficier.

Àprès cette route en montagne (et j'avoue qu'un appareil photo ne saurait rendre justice à la splendeur des paysages que nous voyions), nous arrivons au "Lodge":



Hé oui, il s'agit d'un hôtel restaurant où vous êtes accueillis par un édifice de bois, avec un panache pour vous au dessus de la porte (Ma cabane au Canada... en Haïti).  En fait, c'est un endroit très chic où les gens plus fortunés et les "expats" (les gens comme nous) viennent relaxer en dégustant un bon repas.



Après le lunch... retour à la maison.  Cette petite pose a fait du bien. D'ailleurs, je dois vous dire que le steak était tout simplement délicieux.

À notre retour, nous observons la vie rurale (à quelques Km de Port-au-Prince).  Les gens d'ici travaillent très très fort. La culture se fait à flan de montagne.  Un jour, je vous ferai une capsule sur la culture en Haïti...


 De retour à la maison, via l'épicerie, car le jour de Pâques, nous n'aurons pas de transport devrons rester à chez nous ("lakay nou").   Comme vous le voyez, nous sommes plutôt tranquilles pour le weekend de Pâques mais nous avons eu la chance d'au moins sortir une journée.

Ici, le lundi de Pâques n'est pas férié.  Nous avons des rencontres de travail de prévues dès lundi... et toute la semaine.

Babay tout moun

Richard

Friday, April 22, 2011

De retour à Port-au-Prince

Salut tout moun,

Hé oui, c'est vrai, c'est arrivé, je suis de retour à Port-au-Prince et cette fois-ci pour quelques années.  Évidemment, je reviendrai à la maison périodiquement... tout de même!!!

Je suis arrivé à Port-au-Prince il y a quelques jours mais malheureusement, le système internet ne fonctionnant pas, il m'était plutôt difficile de vous écrire.  Comme vous le voyez... ca fontionne maintenant... pour le moment alors j'en profites.

Le jour de mon départ du Canada, il faisait encore plutôt froid mais je dois vous dire qu'ici la température est assez clémente,  on parle d'environ 28 degrés celsius... mais pas mal plus chaud au soleil.  Comment se rendre en Haïti sans dire un mot sur la température!  Les soirs, nous avons des pluies mais le jour, en général, le ciel est dégagé.

Le lendemain de mon arrivée, nous étions déjà à l'oeuvre.  En fait, j'ai rejoins une équipe qui me précédait et qui a fait un travail du tonnerre.  La barre est déjà haute et je ressens une grande fierté à travailler avec des gens qui ont autant de compétences et de coeur au ventre.

Ma première journée s'est donc déroulée en majeure partie dans une petite communauté en montagne, dans un quartier de Port-au-Prince qui est situé à l'extérieur de la ville mais qui en fait néanmoins partie, la Paroisse de St-Jude.  Pour vous donner une petite idée de la situation de la localité, il faut rouler en gravissant une montagne qui est bordée de carrières "sauvages" où les matériaux sont extraits par des ouvriers qui creusent et cassent la pierre... à l'aide d'un marteau. (non, non, pas un marteau-piqueur... un marteau).

Pour se rendre à la communauté, la route n'est évidemment pas pavée et la poussière est omniprésente.  Vous ne pouvez vous rendre à cette communauté à pied sans y arriver couvert de poussière.  En gravissant la route, nous croisons une petite communauté où il y a un point d'eau et quelques petits marchands, nous arriverons à notre destination dans environ 15 minutes.

Nous arrivons donc à destination et sommes reçus au presbytère où le curé (qui est l'initiateur de plusieurs projets pour sa communauté) nous reçoit et suite à quelques discussions, nous nous rendons à la "nouvelle église" pour y tenir une consultation publique sur les besoins de la population pour découvrir dans quelle mesure nous pourrions leur apporter de l'aide.  Évidemment, des idées de projets, il y en a! Mais un projet destiné à aider une population doit se réaliser avec cette même population.

Lors que nous arrivons à la salle, nous sommes attendus.....  les gens, qui discutaient calmement, se taisent d'un seul coup pour écouter le curé qui ouvrira la séance.


Après la prière, le curé nous introduit et les différents partenaires feront des présentations (chapeau aux présentateurs, ils ont fait un travail très professionnel). Malgré un petit problème technique, notre expert a su faire face à la situation avec flegme et professionnalisme.  Sa présentation (en français) était traduite en créole pour la compréhension des citoyens.  Par la suite, les citoyens s'expriment...

Les besoins:

De l'électricité, il n'y en pas ... aucun éclairage de rue, rien pour recharger les cellulaires (seul moyen de communication)...  et sans éclairage, dans la noirceur, on retrouve des problèmes de sécurité.

De l'eau... il n'y en a pas non plus (sauf un peu d'eau de pluie qui est recueillie).  Les enfants descendent donc chercher de l'eau au point d'eau que nous avons croisé en bas, à 15 minutes en véhicule... eux, évidemment, le font à pied.  Des camions passent remplis de pierres... c'est très dangeureux.   Évidemment, les camionneurs vont offrir des "woulib" (un "lift") aux jeunes filles, dois-je vous entretenir sur le paiement demandé? La jeune qui refuse se verra recevoir de la poussière par un véhicule qui repart en trombe, son chauffeur frustré.

L'école primaire est là... mais c'est tout.  Par la suite, il faut descendre à la ville pour pousuivre ses études... encore là, la route est dangeureuse.

Bref, des besoins, il y en a... maintenant, à nous d'étudier le dossier et de déterminer dans quelle mesure nous pourrons aider ces gens qui se sont ouverts à nous.

Une fois la séance finie... les citoyens se lèvent et, se retirent... en prenant soin de ramasser les chaises pour les ranger.

 
Nous avons assisté à une séance vraiment émouvante.  Où une communauté entière s'est présentée à nous, nous a exposé ses souffrances et, tout ça, dans une parfaite dignité.  La salle était disciplinée, les gens parlaient à leur tour, dans le respect des autres.  Des blagues (exprimées en créole) faisaient rire malgré le sérieux du sujet et, à la fin, après la prière de remerciement au Seigneur, la salle s'est vidée dans l'ordre et la discipline.

Évidemment, vous aurez tous compris que nous tenons une consultation publique non pas pour informer les gens mais pour leur permettre d'exprimer leurs besoins.  Notre projet doit obtenir l'adhésion de la communauté.  Un projet adapté aux besoins de ses bénéficiaires et auquel ils ont donné leur adhésion a de meilleures chances de succès et de pérrennité.

En passant, voici une partie des bénéficiaires potentiels de notre action:



Peut-on rester insensible?

Par la suite, nous retournons, nous avons une rencontre de travail... qui sera remise à une autre fois.  C'est très bien car déjà nous devons commencer la préparation de la journée du lendemain.

Tiens... puisque nous sommes revenus à Port-au-Prince, je tiens à vous montrer un graffiti de Jerry... un artiste qui réalise des oeuvres sur les murs de la ville et qui souvent nous propose des images engagées et lourdes de sens:



Tout au long du projet, je vous proposerai des illustration de graffitis qui ornent les murs de Port-au-Prince et vous verrez que Jerry est un artiste de grand talent. N'oublions pas que ces graffitis sont faits la nuit, à la sauvette puisque ce n'est pas permis...

Je vous proposerai aussi des capsules sur divers sujets qui pourront je l'espere vous intéresser et vous apprendre un peu de ce qu'est Port-au-Prince.

Bon... je dois retourner au boulot, la journée commence bientôt.  Aujourd'hui, c'est vendredi saint, alors tout est fermé ici.  Nous demeurerons à la maison car nous n'avons pas de service de transport.  Mais de toute façon, il y a pas mal de boulot à abattre.  Nous en profiterons donc pour avancer un peu les travaux écrits!

Je vous souhaite à tous de belles fêtes de Paques.

Babay tout moun

Richard