Sunday, November 27, 2011

Le retour en haiti et la continuation du projet à Portail Léogane

Salut tout moun

Je reviens d'un séjour de deux semaines à Montréal et il faut maintenant poursuivre les travaux concernant la réalisation de nos projets à Port-au-Prince, notamment ceux en cours à Portail Léogane et à Bolosse.  Étant donné nos courts délais de réalisation des projets, nous avons organisé des rencontres de travail sur ceux-ci dès mon arrivée.  J'ai donc discuté avec mes employés de l'état d'avancement des travaux en matinée et, en après midi, nous avons rencontré les différents fournisseurs potentiels pour obtenir des précisions sur les soumissions fournies.

Il faut noter que les travaux se sont poursuivis en mon absence sans quoi nous n'aurions jamais réussi à respecter nos échéances.  Ainsi, le devis technique a été produit et des fournisseurs ont été appelés pour obtenir des soumissions.

En ce qui concerne le projet de Bolosse, les familles sont sensées être déplacées cette semaine et les travaux de peintures réalisés à ce moment.  Pour celui de Portail Léogane, nous avons reçu les offres de fournisseurs et ce weekend, je dois les réviser et analyser pour que les marchés soient conclus la semaine prochaine et ainsi débuter les travaux rapidement.

Ce weekend est donc un weekend de travail... c'est ça le retour au boulot!

Mais je vous réécrirai sous peu!

Babay et à bientot!

Richard

Friday, November 4, 2011

Le 2 novembre - fête des morts.... une visite au cimetière

Salut!

Le 2 novembre est la fête des morts.  Je vous ai parlé dans l'entrée précédente de mon expérience au péristyle de Mariani, mais, les fêtes ne sont pas finies.  Le 2 novembre, il faut visiter et rendre hommages aux morts et aux bawons.

Alors, je me suis rendu au cimetière de Port-au-Prince pour y faire la visite traditionnelle.  Avant de partir, je m'étais préparé.  Pour commencer, j'ai préparé un clairin en y ajoutant des piments forts quelques semaines avant de me rendre au cimetière.  Bawon aime le clairin pimenté.

Ensuite, le matin avant d'aller au cimetière, j'ai fait brûler une bougie et jeté un peu de clairin au sol pour Bawon.

Le chauffeur passe me prendre et nous partons pour le cimetière.  Notons que nous sommes allés au cimetière tôt le matin pour passer avant la foule, car, j'étais passé devant le cimetière le 1er novembre, et il y avait tellement de personnes qui nous aurions eu un mal fou à nous rendre voir Bawon Samdi...

Dès notre entrée dans le cimetière, nous avons été "pris en charge" par un employé de la Mairie qui nous a servi de guide. Nous avons commencé par visiter les caveaux familiaux du maire et de sa belle famille pour rendre hommages aux morts.  Ensuite, nous nous avons visité Bawon Kriminel, où je lui ai fait offrande d'un peu de clairin pimenté.

Inutile de vous dire que les gens me remarquent dans la foule.  Permièrement, je suis le seul blanc ce matin (il doit certainement y en avoir d'autres, mais je n'en ai pas vu) et, comme j'ai la tête rasée, les gens me poitent du doigt:  "tèt kale, tèt kale"... on m'appelle "tèt kale wouj", ou "tèt kale wòz"...

Lorsque je me suis arrêté pour rendre hommage aux morts, les gens passaient des commentaires sur le blanc... mais rien de mal, au contraire.

J'ai bien souri lorsque j'ai entendu les commentaires et, surtout lorsqu'une personne a commenté sur le fait qu'aujourd'hui, j'aurai la "tèt kale wouj net!" (il faisait soleil et chaud).  Cette personne s'est fait répondre de faire attention ce qu'il dit.  Mais elle a répondu: "monchè w ka di sa w vlé, blan an pa konprann kreyol".. ce qui n'est pas tout à fait le cas en ce qui me concerne.  Je comprends un peu. ;-)

Il est certain que je me suis fait demander de l'argent par des passants mais rien d'agressant ou agressif...  et plusieurs jeunes ont couru vers moi le poing tendu. Alors on se cogne les points en signe d'amitié et de salut. 

Nous nous rendons alors voir Bawon Samdi.



J'ai déposé quelques fleurs sur la croix, versé du clairin piqué et me suis adressé à Bawon... je lui ai transmis mes salutations et respects.

On se dirige alors vers Grann Brijit.  Des jeunes se mettent à rire en me pointant du doigt et à crier:  "gran frè Mateli", "gran frè sweet micky".   Encore une fois, on m'associe à Martelly.  Alors les gens m'entourent... "sweet Micky lakay nou! sweet Micky lakay nou!" .

Je paie mes respects à Grann Brijit et nous repartirons.



Tout le reste de ma visite, je serai un peu entouré de gens qui m'appelleront "prezidan Matèli", "gran frè Matèli", "Sweet Micky", "Tèt Kale"...etc.. et ce sont des gens de tous âges, pas uniquement des enfants.  Je n'ai jamais été aussi populaire!   Surtout que lorsque quelqu'un crie "sweet Micky lakay nou", alors ça attire le regard des gens!

Le cimetière est aujourd'hui envahi par des vendeurs qui vous offrent rhum, clairin, chandelles, images saintes ou vaudoues, etc, etc...





Plus notre visite avance, plus le cimetière est plein de gens.  D'ici quelques heures, nous ne pourrons plus circuler librement, il y aura trop de gens.

Par hasard, je fais la rencontre de Manu, un vendeur qui exerce son métier au Marché Hyppolite (Marché en fer) et avec qui je fais affaires à chaque fois que j'y vais.  Alors on discute un peu et nous nous séparons...

En sortant du cimetière, nous sommes allés voir l'exposition qui se tenait près de l'entrée.





Notre visite terminée, nous nous sommes lavés les mains dans les endroits placés à l'entrée du cimatière où tous les passants doivent se laver mains (une campagne de santé publique bien pensée!) et nous sommes repartis pour le bureau.

Et voilà ma visite au cimetière le jour des morts.

Babay

Richard





Les fêtes Guédés - 1er et 2 novembre

Salut tout moun,

Hé oui, j'ai participé aux fêtes guédés à Port-au-Prince.  Ceux qui me connaissent n'en seront pas surpris puisque ca fait des mois que je veux y aller!

Les 1er et 2 novembre sont congés fériés ici en Haïti.  Le premier est la Toussain et le 2 est la fête des morts.  Alors j'ai profité d'une invitation à me rendre à Mariani chez Max Beauvoir, qui est "Ati" vaudou (pour une référence catholique, il est le pape du vaudou ici) pour assister à une cérémonie.

Le trajet pour se rendre a malheureusement été terni par un événement triste, un jeune enfant s'est fait frapper par une voiture et gisait sur la voie publique. Il y avait ambulance, policiers, etc..  mais il était trop tard.  Sur certaines routes ici, les gens roulent vite et les conducteurs frôlent littéralement les piétons lorsqu'ils cheminent sur les voie publiques.  Alors des acciddents arrivent assez souvent.

Nous nous sommes donc rendus à Mariani pour assister à la cérémonie.



La cérémonie était déjà débutée lors de notre arrivée, mais les guédés sont apparus peu après notre entrée sur les lieux.  Les guédés se promènent partout et non pas seulement dans le péristyle près du poteau-mitan.  Ils vont dans les gradins où nous sommes situés, quêtent des cigarettes, de l'alcool et retournent danser en riant... ils sont très espiègles.



Les guédés chantent, dansent, boivent.. bref, ils font la fête.  Le rythme bat son plein et on amène une chèvre qui sera sacrifiée.



Le sang sera par la suite distribué aux danseurs, certains se signent avec le sang, d'autre s'y trempent les doigts et le boive....   Comme vous pouvez le voir j'étais bien placé pour prendre les photos!

La chèvre est découpée et certaines parties sont retirées.



Et la danse continue.  Les participants s'amusent alors que les guédés exécute le banda, une danse qui simule l'acte sexuel.

Dans l'assemblée, il y a avait une petite fille adorable qui était avec sa maman.  Elle est venue me voir à deux reprises pour que je l'aide à monter des marches.  Elle participe à des cérémonies vaudoues depuis l'âge de deux ans.



Nous avons eu aussi droit à visite d'un baron.... le spectacle a perdu son cachet "vaudou" pour se transformer momentanément en "party" avec de la musique plus "internationale" et tout le monde dansait avec les guédés.



La fête tirait à sa fin.  Nous avons assisté à une procession de guédés, nous apportant de la nourriture, Kassav, bananes grillées, aransèl (anchois) et patates grillées, mêlés dans un sirop sucré.  Vous voyez sur la photo qu'il les portent dans des calebasses avec du champagne Couronne et des chandelles.



Et les guédés nous ont distribué cette nourriture en nous demandant un "ti kob" bien sur!  Mais j'avais sur moi plusieurs billets de 25, 50 et 100 gourdes pour me permettre de donner aux guédés.  Et, j'avoue qu'alors que plusieurs personnes refusaient la nourriture, de mon côté, je ne pouvais m'empêcher d'y goûter.  J'ai donc mangé kassav, fig-banan et patat.... délicieux!

C'est plus fort que moi, j'aime essayer ces choses-là.  Mais je me suis gardé une "petite gêne": je ne suis pas allé danser avec les guédés... mais ce n'est que partie remise... la prochaine fois... on verra!

Et la cérémonie a pris fin.  Au retour, nous avons été surpris de voir un guédé dans la foule qui marchait sur la rue.  En fait, sa présence nous surprenait car nous n'avons pas compris il a pu nous devancer de la sorte ....



Et voilà,  ce fut mon expérience "guédé"....

Babay tout moun

Richard