Friday, November 4, 2011

Le 2 novembre - fête des morts.... une visite au cimetière

Salut!

Le 2 novembre est la fête des morts.  Je vous ai parlé dans l'entrée précédente de mon expérience au péristyle de Mariani, mais, les fêtes ne sont pas finies.  Le 2 novembre, il faut visiter et rendre hommages aux morts et aux bawons.

Alors, je me suis rendu au cimetière de Port-au-Prince pour y faire la visite traditionnelle.  Avant de partir, je m'étais préparé.  Pour commencer, j'ai préparé un clairin en y ajoutant des piments forts quelques semaines avant de me rendre au cimetière.  Bawon aime le clairin pimenté.

Ensuite, le matin avant d'aller au cimetière, j'ai fait brûler une bougie et jeté un peu de clairin au sol pour Bawon.

Le chauffeur passe me prendre et nous partons pour le cimetière.  Notons que nous sommes allés au cimetière tôt le matin pour passer avant la foule, car, j'étais passé devant le cimetière le 1er novembre, et il y avait tellement de personnes qui nous aurions eu un mal fou à nous rendre voir Bawon Samdi...

Dès notre entrée dans le cimetière, nous avons été "pris en charge" par un employé de la Mairie qui nous a servi de guide. Nous avons commencé par visiter les caveaux familiaux du maire et de sa belle famille pour rendre hommages aux morts.  Ensuite, nous nous avons visité Bawon Kriminel, où je lui ai fait offrande d'un peu de clairin pimenté.

Inutile de vous dire que les gens me remarquent dans la foule.  Permièrement, je suis le seul blanc ce matin (il doit certainement y en avoir d'autres, mais je n'en ai pas vu) et, comme j'ai la tête rasée, les gens me poitent du doigt:  "tèt kale, tèt kale"... on m'appelle "tèt kale wouj", ou "tèt kale wòz"...

Lorsque je me suis arrêté pour rendre hommage aux morts, les gens passaient des commentaires sur le blanc... mais rien de mal, au contraire.

J'ai bien souri lorsque j'ai entendu les commentaires et, surtout lorsqu'une personne a commenté sur le fait qu'aujourd'hui, j'aurai la "tèt kale wouj net!" (il faisait soleil et chaud).  Cette personne s'est fait répondre de faire attention ce qu'il dit.  Mais elle a répondu: "monchè w ka di sa w vlé, blan an pa konprann kreyol".. ce qui n'est pas tout à fait le cas en ce qui me concerne.  Je comprends un peu. ;-)

Il est certain que je me suis fait demander de l'argent par des passants mais rien d'agressant ou agressif...  et plusieurs jeunes ont couru vers moi le poing tendu. Alors on se cogne les points en signe d'amitié et de salut. 

Nous nous rendons alors voir Bawon Samdi.



J'ai déposé quelques fleurs sur la croix, versé du clairin piqué et me suis adressé à Bawon... je lui ai transmis mes salutations et respects.

On se dirige alors vers Grann Brijit.  Des jeunes se mettent à rire en me pointant du doigt et à crier:  "gran frè Mateli", "gran frè sweet micky".   Encore une fois, on m'associe à Martelly.  Alors les gens m'entourent... "sweet Micky lakay nou! sweet Micky lakay nou!" .

Je paie mes respects à Grann Brijit et nous repartirons.



Tout le reste de ma visite, je serai un peu entouré de gens qui m'appelleront "prezidan Matèli", "gran frè Matèli", "Sweet Micky", "Tèt Kale"...etc.. et ce sont des gens de tous âges, pas uniquement des enfants.  Je n'ai jamais été aussi populaire!   Surtout que lorsque quelqu'un crie "sweet Micky lakay nou", alors ça attire le regard des gens!

Le cimetière est aujourd'hui envahi par des vendeurs qui vous offrent rhum, clairin, chandelles, images saintes ou vaudoues, etc, etc...





Plus notre visite avance, plus le cimetière est plein de gens.  D'ici quelques heures, nous ne pourrons plus circuler librement, il y aura trop de gens.

Par hasard, je fais la rencontre de Manu, un vendeur qui exerce son métier au Marché Hyppolite (Marché en fer) et avec qui je fais affaires à chaque fois que j'y vais.  Alors on discute un peu et nous nous séparons...

En sortant du cimetière, nous sommes allés voir l'exposition qui se tenait près de l'entrée.





Notre visite terminée, nous nous sommes lavés les mains dans les endroits placés à l'entrée du cimatière où tous les passants doivent se laver mains (une campagne de santé publique bien pensée!) et nous sommes repartis pour le bureau.

Et voilà ma visite au cimetière le jour des morts.

Babay

Richard