Sunday, June 19, 2011

St-Jude... et l'école du presbytère

Une autre visite à St-Jude...

En complément à mon entrée de blogue, je tiens à partager avec vous une petite expérience que j'ai vécue à St-Jude, soit la visite de l'école du presbytère:


Premièrement, nous nous sommes rendus à l'arrière, où on prépare les aliments pour nourrir les écoliers:


Dans cet endroit se trouve la cuisine où l'on préparait du riz avec pois rouge (diri ak pwa wouj) pour les enfants:


Nous avons par la suite visité une classe d'étudiants qui se préparaient aux examens du ministère de l'éducation qui auront lieu la semaine prochaine:


Nous avons fini notre périple à la maternelle... à cet endroit nous avons pris plusieurs photos...


Je me suis vraiment amusé ici... les enfants voulaient être pris en photo ("mwen menm, mewn menm"... criaient-ils) et lorsque je prenais une photo, tous criaient... YYYYYÉÉÉÉÉ!!!! et me sautaient dessus pour voir la photo.


Nous avons pris ainsi plus d'une bonne dizaine de photos et, tout à coup l'heure du repas a sonné!




Faut croire que la bouffe est plus intéressante que moi!!!  Mais je les comprends... je commençais à avoir faim moi aussi et il fallait retourner au boulot, les socles des lampadaires nous attendaient.

Cet épisode a été bien rafraîchissant, il était agréable de voir tous ces jeunes... Je me suis fait de petits amis qui m'ont reconnus lors de la pose des lampadaires et qui m'ont rejoins et sont venus me voir pour me saluer.  On ne peut qu'être émerveillé par l'innocence des enfants ... tout de suite, ils ont accueilli le "blanc" et ont voulu jouer avec lui, ou presque.  Je dois admettre que lorsque je suis entré dans la maternelle, les petits enfants se sont approchés, pour me toucher la main, et lorsque j'ai fait un pas vers eux, ils sont partis en criant et en riant vers le fond de la salle de classe... alors je me suis approché doucement et rigolant et OOOUUUAAAAHHH!!! ca criait en riant et en se sauvant... et finalement, ils se sont tous approchés, presqu'à me sauter dessus pour me dire "bonjou"... et me disaient leur nom et leur âge (ver 3-4 ans).  Je me suis assis par terre avec eux et ont jasé un peu... et ensuite, on a fait les photos...avec l'assentiment des professeurs, bien sur.

J'ai aussi beaucoup apprécié ce moment parce que ça me permettait de partager quelques minutes et me rappeler à qui profitera le travail que je suis à réaliser...

Babay et à la prochaine

Richard











Saturday, June 18, 2011

L'expérience de St-Jude... une journée où on se sent utile

Salut tout moun,

Aujourd'hui je vais vous parler un peu d'un projet que nous avons réalisé à Port-au-Prince, dans la paroisse de Saint-Jude et Saint-Simon.  Vous verrez comment un travail d'équipe peut donner des fruits.

Pour commencer, pourquoi un projet à la Paroisse de St-Jude et St-Simon... premièrement, ces gens n'ont pas d'eau ni d'électricité.  Nous avons donc tenu une consultation publique auprès de la population de la paroisse.  Je vous invite à lire l'entrée de blogue à cet effet que j'ai publié il y a quelques temps, si ce n'est déjà fait. 

La sécurité ayant été identifiée par la population comme une priorité... nous avons entrepris de réaliser ce projet.  Avec des experts nous avons évalué quels seraient les spécifications techniques des lampadaires solaires qui rencontreraient nos exigences et complerait nos besoins.  Nous avons lancé un appel d'offres et analysé les soumissions.

Mercredi dernier, nous avons posé les socles. (j'utilise le "nous", mais il est bien évident que ce n'est pas moi qui ai posé les socles). 



Alors aujourd'hui, nous étions à l'étape finale... la pose des lampadaires.  Après les multiples étapes menant à la signature du contrat.  Nous avons confirmé la pose des lampadaires aujourd'hui.  Je l'ai confirmée avec le représentant, le chef de chantier et le propriétaire de la compagnie.  Nous nous rendons donc au presbytère de St-Jude et St-Simon avec des représentants de la Mairie de Port-au-Prince.



Et nous attendons... le contractant est sensé arriver à 9h00.  À 9h30, j'appelle pour savoir quant il arrivera.  On me dit qu'on s'excuse, on va vérifier et on m'appelle.  À 10h00, je rappelle... on s'excuse et on me dit que le camion se charge et qu'on partira à 11h00.  À 11h30, on me dit quon s'excuse mais qu'ils ne viendront pas car la personne au bout de la ligne ne s'occupe pas des planifications (mais c'est avec lui que j'ai confirmé la veille). J'appelle donc le grand patron et je règle ça avec lui.  Bref, il se rendront à 14h00 pour poser les lampadaires.

De notre côté, nous redescendons en ville pour manger à environ 45 minutes de voiture.  Par la suite, je vérifie avec la compagnie... le camion est sur la route.  Nous les rejoignons à St-Jude pour la pose des lampadaires.  Ils se préparent, ils commencent à monter un lampdaire... mais il ont oublié les boulons pour les fixer.  Il manque 24 boulons et ils veulent partir et ne revenir que lundi.  Non, non et non!!!!  Je parle au grand patron... conclusion: il fait livrer les boulons par moto.

La pose commence, il est 15h30...


On commence par préparer le lampadaire avant de le fixer au sol:



Par la suite, on le lève avec la grue et on le fixe au sol et lorsque le lampadaire est fixé au sol, un technicien est chargé d'installer la batterie à l'aide d'une nacelle:



Le premier lampadaire est posé, nous sommes bien contents!!! J'ai fait un petit film de la pose du lampadaire, mais je suis incapable de l'insérer dans le blogue.. mon internet fonctionne certes mais n'exagérons pas!

Il en reste donc 5 à poser.  La grue brise, car le cable est emmêlé.  Je grimpe sur la grue avec des collègues haitiens et nous tentons de régler le problème.  Après presque une demie heure à tenter de régler le problème, nous décidons d'abandonner.  Mais ça ne veut pas dire que les lampadaires ne seront pas posés!

Les citoyens veulent ces lampadaires, ils ont été consultés, c'est leur projet et ils y tiennent, alors les hommes mettent la main à la pâte.  Quatre autres lampadaires seront posés à bout de bras.  Bon, ok, pour tous ceux qui pensent que je suis resté assis à attendre, détrompez-vous, j'ai mis la main à la pâte moi aussi et ai aidé à lever un lampadaire avec les citoyens.  Alors au cri de "men anpil, chay pa lou" (plusieurs mains et la charge est moins lourde), nous avons levé le lampadaire alors que des techniciens le boulonnaient. Je vous fais grâce des commentaires sur le fait que le blanc voulait aider.



Mais cette fois-ci, il n'y a plus de nacelle pour retirer les câbles alors quelqu'un grimpe:


Les lampadaires fonctionnent très bien:


Tout ça peut sembler anodin pour nous qui vivons dans l'opulence et le luxe, mais lorsque des gens attendent ce geste depuis des mois, voire des années, lorsqu'un nouveau lampadaire se hissait, tout la population criait de joie et applaudissait. J'avoue que c'était très émouvant de voir à quel point les gens étaient contents et tenaient à cet éclairage.... c'est à ce moment là qu'on se sent utile et qu'on a l'impression qu'on a fait un bon travail. 




J'en aussi profité pour me faire des amis:


Vous voyez le petit bonhomme à gauche... c'est mon nouvel ami Levinson.  Vers 17h00, je marchais et une petite main s'est placée dans la mienne.. le petit Levinson qui me regarde et me sourit:  "Bonjou blanc"!  Il m'a tenu la main presque tout le reste de la soirée, il me suivait partout, jusqu'à ce que sa maman vienne le chercher vers 19h00.  Et même là, il est revenu me dire "bonswa" par trois fois!  Bien au moins je sais que mon nouveau copain aura de la lumière le soir pour sa lecture et ses études (dans quelques années)...

Je peux donc vous dire que cette journée, qui s'est avérée parfois assez éprouvante, s'est soldée par une grande joie... celle de voir à quel point nous avons donné au gens quelque chose qu'ils veulent vraiment.  Mais aussi, ce qui a été vraiment fantastique, ce fut de voir à quel point la population a pris en main les choses pour faire avancer le projet.  Les gens se sont refusés à attendre encore quelques jours alors qu'ils étaient si près du but!  Alors ils se sont organisés et ont hissé les lampadaires et maintenant, ils ont cette lumière qu'ils attendaient depuis longtemps.

à la prochaine!

Richard

Friday, June 17, 2011

Le cimetière de Port-au-Prince

Salut tout moun

J'ai visité le cimetière de Port-au-Prince et je tiens à partager mon expérience avec vous.  En fait, je vous propose un court safari photos du cimetière de Port-au-Prince.  Cette entrée de blogue est assez longues ... non en raison du texte mais plutôt en raison de la quantité de photos que j'y ai insérées.  Je vous montrerai quelques images du cimetière, du vaudou au cimetière et des archives du service de décès.

Le cimetière de Port-au-Prince est, en soi, un monument très important pour le patrimoine de la capitale haïtienne.  D'ailleurs, vous constaterez ici que celui-ci a été fondé avant l'indépendance d'Haïti, qui a eu lieu en 1804.



Vous noterez l'inscription "Adieu Ti Bachout"... on retrouve de telles inscriptions sur plusieurs murs des villes touchées par le tremblement de terre où les gens expriment leur souffrance suite à la perte d'êtres chers.




Vous voyez ici l'entrée principale du cimetière, où se trouvent les bureaux du service des décès de la Mairie de Port-au-Prince. Passé  l'entrée principale du cimetière et juste avant d'entrer dans l'enceinte même, vous retrouvez une citation de Victor Hugo...



Et nous entrons dans le cimetière de Port-au-Prince. ....
Dans un premier temps, j'attire votre attention sur le nouvel éclairage qui est posé dans le cimetière.  Vous constaterez qu'il s'agit d'un lampadaire solaire.  En effet, ceux-ci sont très en vogue présentement en Haïti puisqu'ils offrent un éclairage plus efficace que ceux qui sont alimentés par l'électricité fournie par le gouvernement (Électricité d'Haïti) qui ne founit du courant que 4 heures par jours à certains quartiers de la capitale.



Le cimetière de Port-au-Prince est très vaste. Il est traversé par une ruelle bordée de multitudes de caveaux.  Je vous montre ici cette rue. Vous verrez qu'on retrouve une belle végétation dans le cimetière, qui est par ailleurs plutôt abondante dans certains secteurs de la nécropole. En effet, des infiltrations d'eau ont pour effet de non seulement détruire les tombes mais aussi de stimuler la pousse de végétation.



Les caveaux sont de couleurs multiples et de styles disparates qui rendent la visite tout à fait agréable!  En fait, le design des caveaux fait preuve d'une certaine originalité et individualité.  Je vous montre quelques photos... vous comprendrez que j'en ai pris des dizaines mais pour illustrer mon propos, il serait plutôt fastidieux d'en mettre trop.


Les circulent entre les tombeaux et l'arrangement du cimetière rappelle à certains égards les bidonvilles de Port-au-Prince.  On retrouve des corridors pour circuler entre les structures.



Vous noterez que c'est quand même bien entretenu.  En effet, la Mairie de Port-au-Prince a une équipe d'une dizaine de personnes qui ont pour mission d'entretenir le site.  Ce qui n'est pas une mince tâche étant donné son étendue et la quantité phénoménale de caveaux.

Certains personnages enterrés ici sont tristement célèbres, ainsi, vous retrouvez ici la tombe de François Duvalier.  Après le départ de Jean-Claude Duvalier, le dernier repos de Papa Doc a été troublé et sa tombe saccagée.



Vous remarquerez l'inscription rouge "MTPTC 1".  Cette inscription se retrouve sur plusieurs immeubles car, suite au séisme du 12 janvier 2010, le Ministère des travaux publics, en collaboration avec l'organisme UN-OPS, a entrepris de classifier les immeubles des régions touchées par le tremblement de terre en trois catégories:  à démolir (rouge), pouvant être reconstruit ou réparé (jaune), en bon état (vert).  En fait, je résume car  dans chaque couleur, il y aurait une gradation et une étude plus approfondie des immeubles devra être réalisée. Mais ce qui a attiré mon attention est le simple fait que sur la tombe de Duvalier, les représentants de l'état ont prit la peine d'apposer l'inscription du MTPTC.  Ceci n'a pas été fait pour les autres caveaux, bien évidemment.

Pour les curieux: le "1" est le numéro de l'équipe qui a réalisé l'inspection et apposé le sceau.

Avant de passer à autre chose, je tiens à vous montrer en clair quels sont certains effets de l'eau sur le cimetière:


Le végétation pousse abondamment dans la partie "basse" du cimetière et des études et travaux devront être entrepris pour corriger la situation. Il faut aussi noter que l'abondance d'eau a pour effet de remplir les cercueils et par la suite, cette eau s'écoule dans la basse ville ce qui peut causer des problèmes de santé chez les habitants de la zone.
Le séisme du 12 janvier 2010 a causé plus de 300 000 morts, selon certains estimés.  Or, ces gens devaient être enterrés quelque part, notamment dans la fosse commune du cimetière de Port-au-Prince.  On m'a dit que plus de 50 000 corps y sont entassés.   La Mairie a fait poser un monument dédié aux personnes enterrées dans la fosse commune de Port-au-Prince:




Voici la peinture sur le mur situé derrière le monument:




Le vaudou au cimetière:

On ne peut parler de cimetière en Haïti sans glisser un mot sur le vaudou haïtien!  Ici, les loas des morts sont célébrés.  On y retrouve les Barons, Grande Brigitte et les Guédés.   Je prétend pas être un expert en religion vaudoue mais je peux vous toucher un mot sur les aspects du vaudou auxquels j'ai été confronté lors de ma visite du cimetière.

Grande Brigitte (Grann Brijit)



Dès l'arrivée au cimetière, on voit une image de Grann Brijit.  D'ailleurs, près de cette image se trouve un local occupé par le "rara" Grann Brijit qui est une organisation qui fait des processions autour du cimetière dans les périodes de raras.  La grande Brigitte est la première femme enterrée au cimetière, tout comme le Baron Samedi est le premier homme enterré au cimetière.  Donc chaque cimetière a son Baron Samedi et sa grande Brigitte.  Ils sont les gardiens du cimetière.  Baron Samedi est le maître des barons et des guédés et Brigitte est son épouse.

Je me suis donc rendu visiter la tombe de Grann Brijit, où on retrouve des offrandes et quelques personnes adeptes du vaudou s'y trouvaient.




Évidemment, je ne pouvais aller au cimetière sans rendre hommage à Baron Samedi.



Derrière les deux tombes (Bawon Samdi et Grann Brijit), on retrouve une peinture représentant ces deux loas:


Le 2 novembre, en Haïti, c'est la fête des Guédés et des Barons, c'est la fête des morts et les célébrants vaudous se rendent au cimetière pour célébrer et rendre hommage.  On me dit que le plus difficile n'est pas de me rendre au cimetière, mais plutôt de me frayer un chemin dans la foule immense qui s'y trouve.  Bref, si possible, je me pointerai ici le 2 novembre, mais il est fort possible que je ne pourrai jamais me rendre jusqu'à la tombe de Baron Samedi et Grande Brigitte, en raison de la foule qui s'y trouvera.  Mais ça ne coûte rien d'essayer!

Évidemment, il n'y a pas que Bawon Samdi, il y a d'autres Barons tels que: Bawon Kriminèl ou Bawon Lakwa.  Et il y a une foule  de guédés (ex; Guédé Zaranyen, Guédé Mazaka...)

Mais le cimetière donne aussi lieu à d'étonnantes surprises.  Lors de notre promenade, j'observais les caveaux et mon oeil a été attiré par quelque chose d'attaché sur un caveau situé en retrait... une poupée Baka.



Je me suis approché pour prendre une photo de la poupée Baka de plus près, mais sans toutefois y toucher ou la déranger de quelconque façon. Il y a des choses qu'il faut respecter dans un cimetière, il y a les morts certes mais aussi les forces qui y sont invoquées.


Je me suis informé sur les motifs possibles pour la présence d'une poupée comme celle-ci sur la tombe et on m'informe que ce n'est certainement pas pour la protection d'un mort ou pour son éternel repos.  Ce pourrait plutôt être pour une vengeance ou dans le cadre d'un "expédition" où le prêtre vaudou "expédie" l'esprit d'un mort pour faire du mal à quelqu'un.  Car le vaudou est une religion, on peut servir de la main droite (faire le bien) ou de la main gauche (faire le mal)... et certains houngans (prêtres vaudous) ou mambos (prêtresse) servent des deux mains.

Après la visite du cimetière, nous avons visité les bureaux du service des décès de la mairie qui sont situés dans l'édicule du cimetière (voir photo plus haut).  Nous avons donc visité les bureaux:



Comme vous le voyez les bureaux sont plutôt simples et on y retrouve peu d'accessoires.

J'en ai profité pour prendre quelques clichés des archives du service des décès:



Lorsqu'on consulte les registres, on peut constatez que nous ne sommes pas encore à l'ère des archives électroniques, mais ça viendra!   Je dois vous dire que les documents que j'ai vus ici ne sont pas tous récents. Les certificats de décès et autres documents plus récents ne sont pas entreposés ici, mais les documents plus vieux le sont. Avis aux archivistes... il y aurait peut-être du boulot à faire!

J'ai pris un cliché d'un registre:



Autrefois, les permis d'inhumations étaient remplis ainsi:



et classés ainsi:



A la fin de ma visite, j'ai remarqué dans l'armoire contenant les archives la présence d'une petite bouteille d'Eau de Floride.   Cette eau est prisée par certains loas.




Lorsque j'ai mentionné la présence de l'eau de Floride, les personnes présentes ont tout simplement souri.  Mais je me suis abstenu de poser trop de questions, parfois, il faut savoir se taire.  De toute façon, le silence qui régnait et les sourires presques gênés en disaient plus long que les paroles.

Pour terminer, lorsque nous avons visité Baron, nous avons été rejoins par des "résidents" du cimetière:




Ceux-ci nous ont demandé de leur donner de l'argent.  Je vous donne ce conseil, dans une telle situation, accepter de donner l'argent est la chose à NE PAS FAIRE... sauf si vous voulez créer une ruée vers vous et vous retrouvez dans une situation non seulement incontrôlable et inquiétante, mais potentiellement très risquée pour votre sécurité et votre santé ou, à tout le moins, pour votre porte-feuille!

Bon, bien sur ces quelques paroles, je vous laisse et vous dit à bientot!

Babay

Richard

Sunday, June 12, 2011

Un samedi bien rempli... de la consultation publique aux artisans de fer découpé

Salut tout moun

Ce weekend, nous avons eu un samedi bien rempli... en effet, la journée a commencé par une matinée dans le quartier de Bolosse où nous avons tenu une consultation publique auprès de la population pour recueillir leur commentaires et suggestions concernant un petit projet qui pourrait être réalisé dans leur quartier.

Cette consultation publique a été tenue par les fonctionnaires de Port-au-Prince et nous avions convenu que notre rôle se limiterait à les assister.  Bon, j'ai eu à me présenter et j'ai tenté de le faire en créole tant bien que mal... ceci a eu pour résultat que les gens ont eu la gentillesse de parler créole à un rythme un peu plus lent pour me permettre de comprendre! Ce que j'ai fort apprécié. (surtout que plusieurs commentaires et questions s'adressaient directement à moi et que je devais répondre!)

La consultation publique a commencé par la prière et, dès celle-ci terminée, nous avons commencé à nous présenter.  Par la suite, le représentant de la Mairie a expliqué les paramètres qui doivent être respectés dans le cadre de la sélection et la réalisation d'un petit projet de réhabilitation.




Nous étions appuyés par le conseil de quartier de Bolosse, dont vous voyez le coordonnateur sur la prochaine photo.  Celui-ci expliquait en quoi consiste les projets et l'implication du conseil de quartier.  En fait, c'est l'action du conseil de quartier combinée à celle des fonctionnaires de la mairie qui a rendu cette consultation possible:


Vous avez ici une autre vue de la salle où se tenait la consultation publique.



Par la suite, nous sommes sortis pour visiter un site proposé où pourrait se réaliser le petit projet... Toutefois, je dois souligner que le projet n'est pas choisi encore, il nous faudra nous réunir pour évaluer les demandes en fonction de nos critères.



Voici une photo de la rue sur laquelle donne le site en question:


Avant de passer à la suite de la journée, je tiens quand même à vous donner quelques exemples de projets que les gens ont proposés en fonction de leurs besoins:  la construction d'une école professionnelle, l'obtention d'éclairage à certains endroits dans un but de sécurité, la réfection de rues, le ramassage de détritus, la création de centres sportifs, la mise en place de systèmes de purification d'eau en raison de la recrudescence du choléra, la création ou la réhabilitation d'un marché public.....

Comme vous le voyez, les propositions et demandes étaient assez diversifiées!!

Suite à consultation publique, nous nous sommes rendus à Croix-des-Bouquets, une localité où se trouve un orphelinat où nous voulions nous rendre car ils utilisent une technique de construction de maison qui est fort intéressante soit l'utilisation de blocs imbriqués les uns avec les autres (comme des pièces de casse-tête) et qui ne nécessite pas l'utilisation de mortier.  Il semble que ces structures peuvent être construites en quelques jours par 4 ouvriers.  La formation des ouvriers ne prendrait que quelques minutes.

Nous avons été pris dans un blocus monstre pour nous y rendre, alors les 20 kilomètres qu'il nous fallaient parcourir nous ont pris environ 1h45 ... mais nous nous sommes finalement rendus à Croix-des-Bouquets.  Et nous nous sommes perdus...  Nous étions littéralement "dans le champs":




Suite à des recherches assidues, nous avons trouvé l'orphelinat...  celui-ci est tenu par un groupe religieux américain qui est principalement forcé de jeunes gens.  Ils tiennent aussi une forme d'hôtellerie pour subventionner l'orphelinat:



Nous avons donc une longue discussion (en anglais, bien sur), avec les gens qui travaillent à l'orphelinat et qui nous ont montrés comment on fabrique les maisons.  Voici les briques:



Et voilà une maison en construction:


Le gros problèmes est que les briques sont importées du Maroc car personne en Haiti n'a la technologie pour les fabriquer.  Il semble que les coûts d'implantation d'une usine pouvant fabriquer de telles briques serait d'environ 250 000$ USD... avis aux intéressés.

Nous avons aussi visité leur système de traitement des eaux.  En effet, un orphelinat doit avoir accès à de l'eau potable.  Or, l'achat d'eau potable coûte cher à la longue.  Donc, ils ont un puit et une petite station de purification des eaux.  (coût de la station: environ 17 000 $ USD)



Nous avons donc pris le temps de discuter avec eux sur le fonctionnement de ce système.  L'orphelinat, afin de financer l'entretien de la station d'épuration, vend l'eau à la population environnante au coût de 20 gourdes pour 5 gallons (alors que les épiceries vendent cette même eau au coût de 50 gourdes pour le 5 gallons).  Notons que la station d'épuration a la chance d'être située sur le site de l'orphelinat dans un quartier très transquille et où un employé a la responsabilité de l'entretien. Le site étant complètement sécurisé, il en coûte beaucoup moins cher à entretenir et le vol et le vandalisme ne constituent pas des problèmes.

Par la suite, nous avons discuté un peu du fonctionnement de l'orphelinat et nous avons dû quitter.  Nous avons quand même pris plus d'une heure de leur temps qu'ils nous ont consacrés sans rien nous demander.

Au retour, nous sommes passés par le village de Noailles. C'est le paradis des travailleurs du fer découpé.  Nous étions convaincu que c'était fermé car il était 17h30, mais non, les boutiques étaient ouvertes.  Il s'agit d'une rue où on retrouve des dizaines de travailleurs du fer et plusieurs boutiques à visiter.  Nous en avons visiter 6... ce qui était quand même suffisant pour constater la qualité des pièces produites.

Le fer est évidemment travaillé à la main par des artistes et les pièces que l'on peut y retrouver seront soit très complexes ou très simples, mais toutes originales.  Vous voyez ici un artiste à l'oeuvre:



Nous avons donc visité quelques boutiques:




Un artiste a accepté de poser pour nous:



Évidemment, ceux qui me connaissent savent bien que je ne pouvais pas résister à l'acquisition d'une petite pièce que je trouvait pas mal intéressante (question de goûts... bien sur):



Je sais que certains diront que c'est affreux mais je trouve ca cool.... et surtout, moins conventionnel que les pièces que nous retrouvons dans l'ensemble des boutiques.

Je dois dire que nous avons été agréablement surpris par le fait que, malgré que les commerçant nous approchent pour que nous visitions leurs boutiques, ils n'ont aucunement été "harcelants" ou dérangeants.

Nous avons par la suite pris le chemin du retour à la maison ... le soir tombait et nous avions rendez-vous pour le souper.

Je vous souhaite à tous une belle semaine... ici, elle commence bien, aujourd'hui, dimanche, il a fait très beau.  J'ai pu travailler sur mon ordinateur sur la terrasse durant quelques heures avant de me rendre à la piscine de l'hôtel vers 15h00 pour prendre quelques heures de repos.  Après les deux semaines de pluies constantes que nous avons reçues ici, je peux vous dire que la piscine était bondée et que les gens étaient fort heureux de profiter un peu du soleil avant de reprendre la semaine de travail.
babay!

Richard