Monday, February 28, 2011

Un autre petit tour à la campagne....

Salut tout moun,

Mon séjour s'achève! Alors ce weekend, nous avons décidé de prendre une journée de congé.  En effet, samedi, nous avions des réunions de travail mais dimanche, nous avons décidé de visiter quelques villes (Léogane, Gressier, Petit Goâve et Grand Goâve... et non, je n'ai aucune idée de ce qu'est un "Goâve", je sais que ce sont les amérindiens qui appellaient l'endroit "Goâve" mais c'est tout...)

Nous sommes donc passé voir ces villes, voici une photo de la mairie de Léogane (j'ai toujours tendance à aller voir la mairie de l'endroit et de prendre une photo et visiter si possible). Aujourd'hui, la mairie de Léogane ne peut être utilisée puisqu'elle a été endommagée par le tremblement de terre:



Et voici l'ancien bureau de l'État civil de Léogane.  Ces locaux ne sont plus utilisés aujourd'hui et un projet d'établisement d'une "mairie temporaire" est en cours de réalisation:



Au cours de notre périple, nous sommes passés par la commune de Vialet.  Nous avons donc visité quelques communes en milieu "rural" (je me refuse ici à entreprendre une discours sur les communes et les sections communales et leurs rôles respectifs... ce serait plutôt long. Je le ferai peut-être un jour dans un prochain blogue, pour ceux que ca intéresserait) .  Je dis rural par opposition à la région de Port-au-Prince mais ne vous y méprenez pas, la région des Palmes (Gressier, Léogane, Grand Goave et Petit Goâve) n'est pas une petite communauté où on ne retrouverait que quelques habitant.  En effet, elle compterait plus de 600 000 habitants qui sont répartis sur un territoire relativement vaste.

En traversant la commune de Vialet, j'ai quand même pu prendre une photo d'une entreprise de morgue privée... nous en voyons plusieurs sur les routes.



Je me promets de rédiger quelques lignes sur les cimetières en Haïti un jour... mais pas pour le moment, je n'ai pas assez de matériel intéressant pour ce faire.

Dans la ville de Léogane vous trouverez plusieurs belles maisons en bois qui ont été endommagées, soit par les ravages du temps, soit par le tremblement de terre...

En voici un exemple:


On retrouve aussi plusieurs petites maisons où vivent des familles, je vous en illustre une plus bas.  J'avoue qu'une des premières pensées qui me vient à l'esprit en les voyant est.... la chaleur qui doit y régner...


Ces maisons offrent un visage plutôt triste puisqu'elle sont endommagées, mais en plus, le désastre survenu le 12 janvier 2010 a laissé sa marque sur la ville toute entière et on ressent encore la douleur des gens, surtout lorsqu'on voit sur les murs des inscriptions graffitis de type "Adieu Thérèse" ou "Adieu Pierre"... on ne peut que se rappeler que sous les décombres de maisons des gens sont disparus.

Et nous avons visité le marché de léogane, qui était moins occupé car nous ne sommes pas jour de marché le dimanche dans cette ville...  voici un étal... malheureusement vide...


Pour ceux que ca intéresse, je vous réfère à mon entrée de blogue concernant les marchés publics.

Par la suite, nous nous sommes rendus près d'un lac dans la région de Miragoane...  ce lac a pris de l'ampleur au cours des dernières années et a recouvert la route principale de sorte qu'une route altermative a dû être construite...

Vous voyez ici ce qui reste de l'ancienne route:



Maintenant, voici le nouveau moyen de transport pour la route principale!!!! (évidemment, la route alternative permet de continuer à voiture...)



On m'informait que dans ce lac, on retrouve des Tilapias gigantesques.  Ceux-ci seraient probablement issus d'un projet qui fut réalisé il y a quelques décennies où on avait ensemensé le lac de tilapias pour nourrir la population de Miragoane.  Le Tilapia n'étant pas un poisson originaire d'Haïti, il ne peut qu'avoir été importé.
Lors de notre visite, nous avons pu constater que le lac sert de lave-auto. Ainsi, certaines personnes y viennent en visite pour faire laver leurs véhicules.




Nous avons enfin été déguster une langouste grillée dans un petit resto francais sur le bord de la mer.  Une saucette dans l'eau... et on retourne a Port-au-Prince.

À Mariani, qu'il faut traverser pour se rendre à Port-au-Prince, nous passons devant un dépotoir "sauvage" où sont déversés les fatras... et où on les brûle...




Arrivés à Port-au-Prince, nous nous retrouvons dans les blocus et comme nous sommes dimanche soir et que le carnaval approche, nous sommes entourés de bandes à pied où les gens dansent, fêtent et jouent de la musique... la fête bat son plein à Port-au-Prince.  Notre chauffeur a eu un peu de difficultés à trouver une rue libre pour nous permettre de continuer notre chemin, mais nous n'avions qu'à faire preuve d'un peu de patience.


J'ai pris une photo mais la pénombre commençait à rendre la photographie difficile.

Le soir des pratiques de carnaval, les rues du centre-ville de Port-au-Prince sont complètement envahies par des centaines de gens qui fêtent et qui dansent et chantent et paradent ... c'est vraiment spécial de se retrouver au beau milieu de cette foule endiablée qui se prépare à un grand événement.  On se sent transporté par l'esprit de la fête... mais nous ne pourrons y participer.

Et nous arrivons à l'hôtel...

Et la journée de vacances est terminée... un peu éreintante en raison des 4 heures de voiture, mais ça fait du bien de sortir de la ville durant quelques heures.

Babay

Richard


Friday, February 25, 2011

Les campements.... il y en a presque partout !!

Salut

Ces derniers jours, j'ai peu écrit sur le blogue.  J'ai surtout passé mes journées en réunions de travail et à la maison à travailler sur de la documentation.  Toutefois, je sors quand même pour me rendre à mes réunions et je vois de la route tous ces camps que l'on retrouve dans à peu près tous les endroits où un terrain permettait leur installation.

En fait, dès votre arrivée en Haïti, lorsque vous prenez la route en sortant de l'aéroport, la réalité des camps vous frappe... vous constatez dès lors que les espaces autrefois vides sont maintenant occupés par des foules de tentes...



On m'informe que dans la région de Port-au-Prince, il y aurait environ 900 camps de "réfugiés" où s'entassent des familles dans des tentes les unes par dessus des autres, ou presque.  Les camps, il y en a de toutes sortes, de très grands et de plus petits.  On y retrouve des tentes et, assez souvent, leurs habitants les ont complétés de "structures" réalisées avec des planches de tôles ou de bois.  Plusieurs camps sont gérés par des organismes non gouvernementaux de toutes sortes, d'autres sont plutôt "sauvages" mais tous sont organisés d'une quelconque façon, souvent informelle.

Les services offerts dans les camps ne sont pas tous les mêmes, ainsi on m'informe que dans certains camps, on retrouvera des douches publiques ou des latrines, alors que d'autres camps n'auront pas ces "facilités".

D'ailleurs, certaines personnes ont tout simplement mis leur tente sur le bord de la route (ou même sur le terre-plein entre les voies de la route):




Le commerce a aussi repris dans les camps et on me disait qu'à plusieurs endroits, les gens tiennent leur commerce dans le camp mais n'y vivent pas.



Vous voyez ici une photo du camp de Champs-de-Mars, dans le centre-ville de Port-au-Prince, qui est un camp immense situé près du Palais présidentiel:



Inutile de vous dire que le niveau d'insécurité dans les camps est  très élevé.  J'ai lu dans un rapport que depuis la création des camps, on peut compter dans ceux de la région de Port-au-Prince seulement, plus de 50 viols par jour.  Plusieurs organismes de défenses des droits des femmes aimeraient bien réussir à contrôler cette violence, mais leurs maigres ressources ne leur permettent pas de solutionner ce problème.

Dans certains endroits, les communes et les propriétaires de terrains veulent vider les camps pour que les gens retournent vivre chez eux, ou à tout le moins pour que le terrain se libère.  Ainsi, il semble qu`à Pétionville, la commune aurait offert jusqu'à 20 000 gourdes (500 USD) pour le rachat d'un espace.  Par conséquent, les gens habitant les camps visés par ces programmes se voient donner une sommes d'argent pour quitter les lieux.  On peut donc comprendre que ceux qui vivent dans les camps ne veulent pas quitter l'emplacement sans obtenir une compensation.

Vous comprendrez certainement que je n'ai pas pris de photo de l'intérieur d'un camp... je n'y suis pas allé.

Du camp du Champs de Mars, vous avez une vue sur le Palais présidentiel... qui offre une bien triste mine...



Je passe régulièrement devant la primature qui est maintenant abandonnée par le premier ministre et dont le site est occupé par un campement.   Bref, des campements, on en voit partout, ils font partie de la vie ici et il semble qu'ils risquent de demeurer assez longtemps.

On m'a aussi mentionné que la population de la région de Port-au-Prince serait passée à près de 3 millions de personnes.  Ceci s'expliquerait pas la présence de camps où des services étaient offerts mais aussi par ce qu'on appelle ici le "cash for work" où des gens travaillent au salaire minimum pour ramasser des débris.

Pour les gens qui se demandent quel est le salaire minimum ici:  une loi a été adoptée pour fixer le salaire minimum à 200 gourdes par jour.   Avec un taux de change de 40 gourdes pour un dollars américain, vous voyez que le salaire minimum n'est pas si élevé que ça.  Toutefois, ce fut une grosse révolution ici et l'entrée en vigueur du salaire minimum a causé bien des remous, car avant cette loi, il n'y avait pas de salaire minimum...    Et pour ceux qui se le demandent, on estime à environ 30% le pourcentage de la population active qui détient un emploi stable en Haïti.

Bon.... je me permets de sauter du coq à l'âne... sur une petite note culturelle:

Malgré les difficultés que vit Haïti, on retrouve encore plusieurs activités culturelles et, cette semaine, c'est le festival de Jazz de Port-au-Prince !!! 



Des groupes de jazz se produiront sur diverses scènes réparties à travers la ville, toutefois, nous ne sommes pas en mesure d'y assister, nous avons déjà plusieurs engagements à respecter et nous ne pourrons nous libérer pour assister aux spectacles.

Le festival offre un programme diversifié et des artistes provenant de plusieurs pays dont le Canada, le Chili, l'Allemagne, les États-Unis, l'Espagne, la France, le Mexique, le Brésil et, évidemment, d'Haïti !

Enfin... comme nous ne pourrons nous régaler de jazz cette année , ce sera pour l'an prochain!

D'ailleurs, ce weekend, ce sera le Carnaval de Jacmel 2011 (auquel je ne pourrai participer malheureusement.. encore une fois, ce sera partie remise. Notez que j'ai eu la chance d'y participer en 2007).

Et la semaine prochaine, ce sera le Carnaval 2011 de Port-au-Prince... encore là, je ne sera plus ici pour assister au spectacle (bien honnêtement, je n'y serais pas allé... ce serait trop dangeureux pour moi.)

À la prochaine!

Babay

Richard









Monday, February 21, 2011

Un dimanche à la campagne

Salut tout moun

bon... ce weekend, nous sommes sortis de la ville de Port-au-Prince.  OK, voici notre fin de semaine:  Sameid, nous avons eu une journée de travail plutôt longue (du matin 9h00 jusqu'à la soirée, environ 19h00), alors nous avions le choix pour dimanche... jour de congé (ben oui, quelle surprise, nous prenons parfois une journée de congé.  Non mais... pourquoi pas ?)

Alors, nous pouvions soit: prendre une journée de congé pour aller à la plage, ou prendre une journée de congé pour travailler un peu, mais à l'extérieur de Port-au-Prince.  D'un commun accord, nous avons choisi la seconde option.  Mais pourquoi donc? Tout simplement parce que nous sommes collaborateurs sur des projets communs qui sont réalisés dans la région de Léogane, Gressier, Petit Goâve et Grand Goâve. Ces communes rurales comptes à elles toutes près de 350 000 habitants (selon ce que j'en sais).  Cette population étant répartie dans de grands espaces.  Nous désirons donc travailler de concert avec nos collègues et, ne le cachons pas, le fait de travailler à l'extérieur de Port-au-Prince peut apporter un vent de fraîcheur à ce nous faisons. Et, aussi bête que ça puisse paraître, mes collègues et moi partageons tous cette passion et cet amour pour Haïti, nous sommes tous animés par ce désir de relever de grands défis et nous sommes prêts à donner ce petit plus qui nous permettra d'avancer.

Alors nous nous sommes dirigés vers Petit Goâve....

Pour commencer, il nous fallait quitter Port-au-Prince en passant par le Portail Léogane (une "gare" d'autobus et un marché public où des centaines de gens s'affairent)... par la suite, la route est un peu moins achalandée mais on retrouve une multitude de marchands de toutes sortes:


Comme vous le voyez ici, il y a avait peu de véhicules sur la route à ce moment et ça roulait assez bien:


Par la suite, nous sommes sortis des millieux urbains pour nous enfoncer dans ce qu'on appelle le "pays d'en dehors", le pays hors de la "République de Port-au-Prince" (un jour, je vous expliquerai pourquoi on parle du pays d'en dehors et de la république de Port-au-Prince....).

Nous profitons donc de quelques heures de route dans des paysages magnifiques:


Après avoir traversé Léogane, Gressiers, Grand Goâve, nous arrivons à Petit Goâve... et nous visitons les bureaux de nos collègues... hé non, je n'ai pas de photo à partager pour vous.  Mais vous pouvez vous imaginer une pièce munie d'une table sur laquelle reposent 4 ordinateurs portables qui servent aux opérateurs.  Cette pièce est équipés de matériel informatique, de chaises et de classeurs.. un bureau quoi!!! pas grand chose à vous apprendre la-dessus!  Sauf que l'établissement de ce bureau constitue un tour de force de son opérateur puisqu'il l'a monté sans ressources, dans une ville située à 2 heures de voitures de Port-au-Prince... dans une ville très affectée par le séisme du 12 janvier 2010 et qui ne s'en est pas remise.



Vous voyez plus haut une photo d'un hôtel de Petit Goâve et, plus bas, une photo d'une maison à Petit Goâve... en fait, je peux vous assurer que cette région a été durement touchée par le séisme... comme vous pourrez le constater de la photo qui suit, vous pouvez constater le nombre important de pierres dans la rue, résultant de la destruction d'immeubles.


Après notre visite, nous avons décidé de manger au resto (lunch) et de discuter dans un endroit plus "neutre" et, j'oserais dire, plus agréable, que le bureau.  Nous sommes donc allés luncher dans un resto situé au bord de la mer. J'ai pris quelques photos de paysages en s'y rendant:



On a beau dire que nous voulions nous détendre.. rien à faire, les discussions revenaient toujours autour du travail.. ici, on a beau dire... nous sommes en mission pour travailler et je pense que la passion des gens avec lesquels nous travaillons au projet est telle que nous en revenons toujours à un peu "travailler", même en se détendant...

Nous sommes passés par le marché de Léogane, mais celui-ci était fermé, alors j'ai pris une photo au passage....


Vous pouvez voir les étals vides où les manchands vont exposer leurs marchandises...

Et l'heure du retour a sonné... 16h00... comme il faut 2h00 pour retourner à Port-au-Prince et qu'à 18h00, il fera nuit noire (vraiment!!! lorsqu'il est 18h30, il fait tellement noir ici que nous avons l'impression qu'il est plus de 22h00... et je parle du centre-ville!!! imaginez à l'extérieur de la ville où on ne retrouve pas les lumières des lampes !).

La route n'est pas toujours facile pour retourner à la ville: (le taptap que vous voyez est bien pris dans la rivière..)

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En fait, le pont étant endommagé, il ne peut être utilisé par les véhicules pour le moment... alors on passe par la rivière !

Mais nous arrivons à Port-au-Prince vers 17h30.. dans un blocus monstre (blocus = "traffic")... nous sommes immobilisés pendant une bonne demie heure sur une lumière rouge.  Finalement, notre chauffeur fait une manoeuvre pour nous sortir de ce stationnement gigantesque, et nous traversons la ville à la noirceur.

Il faut que j'admette, j'adore "Port-au-Prince by night"... il règne une ambiance tout à fait spéciale.  Les gens circulent, s'amusent, s'affairent... et, à cette époque, ils se pratiquent pour le Carnaval prochain !!! (le dimanche soir, la ville est parcourue de bandes à pieds qui jouent de la musique et dansent...)

Les étals des marchand(e)s de rues sont toujours fonctionnels et éclairés par des lampes à huile et ces rues fourmillent de clients... notez qu'il est très difficile pour la ville de nettoyer ces endroits parce que les marchands dorment sur le lieu de leur commerce (dans la rue) pour ne pas perdre l'endroit ou tout simplement pour surveiller leur marchandise (ce n'est pas le cas de tous les marchands, mais beaucoup le font).

Et nous arrivons à la maison vers 17h30.. je suis brûlé... ces longues heures de route, jumelées aux courtes heures de sommeil et aux longues journées ont raison de moi... je dors une nuit de presque 10 heures...

lundi sera une autre jour....

à bientot !

Richard 

Saturday, February 19, 2011

Un vendredi de visites....

Bonjou tout moun

Aujourd'hui, ce fut une journée bien remplie.  Ce matin, lever à 5h00 pour me préparer à partir.  Le temps de prendre un café, la douche, les courriels, etc... et on part à 6h00...   le déjeuner en préparant la journée et je suis sur la route à 6h45.  On travaille dans des bureaux et ensuite, on visite des maisons et résidences pour nous loger.

En fait, comme je vous l'ai déjà mentionné, il n'est pas facile de se loger à Port-au-Prince,  les maisons ont soit été endommagées par le séisme, soit elles sont trop chères.

La première maison que nous visitons est magnifique, mais elle est en montagne... beaucoup trop loin.  Ca n'a aucun sens, nous allons passer nos journées dans l'auto.  Le second endroit visité est un édifice qui pourrait loger nos bureaux.  Et, enfin, nous visitons une maison somptueuse qui pourrait être transformée en bureaux elle aussi.

Voici une photo de l'entrée principale:


Je n'ai pas pris énormément de photos des endroits visités mais je peux vous dire qu'il faut être ouvert à toutes les solutions, ainsi, il arrive fréquemment que des maisons somptueuses sont transformées en espace de travail.  Étonnament, les loyers de maisons somptueuses sont moins chers que j'aurais cru et ceux demandés pour des appartements, le sont beaucoup plus.
Par la suite, nous sommes allés manger au restaurant Le P'tit Creux, où on sert de la nourriture créole délicieuse et un jus de cerise à vous régaler.


En après midi, nous avons tenu une réunion de travail avec nos partenaires et nous avons entrepris une visite de quartiers de Port-au-Prince, plus précisément Bolosse et Portail Léogane.  Ce fut très intéressant.  Je vous suggère de lire l'entrée de blogue que j'ai faite concernant certains marchés publics.

Nous avons marché dans la station d'autobus de Portail Léogane jusqu'au cimetière de Port-au-Prince.  C'est une marche de quelques centaines de mêtre sur une chaussée qui est couverte de sable, de rocaille et de boue.  Les voitures et autobus qui circulaient dans la rue avoisinante soulevaient de la poussière et lors de notre marche sur le côté de la rue, il régnait une forte odeur de diesel et d'essence en raison du fort achalandage.

Mais ce qui était vraiment intéressant, c'était de se promener parmi les haitiens qui faisaient leur marché.  Maintenant, vous vous doutez très certainement que nous n'étions pas seuls, nous étions accompagnés de leaders de la communauté qui nous ont fait visiter les lieux.  Ils connaissaient énormément de gens et les passants et les marchands les saluaient.

Nous avons aussi visité le sous-commissariat de Portail Léogane.  Celui-ci étant en rénovation, nous n'avons pas pu tout voir mais nous avons fait la connaissance des officiers de police de l'endroit.

Cette visite nous a permis de mieux comprendre un peu plus le système du commerce informel et comment fonctionne un peu cette économie.

Ainsi, par exemple, au Portail Léogane, vous retrouvez, concentrés en un endroit, les vendeurs de charbon en gros (à la poche).  Ces marchandises sont manipulées par des hommes et vendues à des femmes qui se rendent dans différents marchés des environs et font la vente au détail.  Pour des photos de vendeuses de charbon, je crois en avoir une, de même que d'un vendeur de sel, dans un de mes blogues précédents, lors d'une visite de Cité l'Éternel.

Bref, nous avons pu visiter un marché public de la ville de Port-au-Prince.  Ce qui a fait rire mes collègues est que, semble-t-il, les vendeuses disaient après mon passage "Michel", "Michel"... "Tèt kale" Tèt kale"... bon, Ok, les gens m'ont associé à Martelly en raison de ma tête tondue.

Nous n'avons pas pris de photo lors de cette visite, c'aurait été tout à fait inconvenant.

C'est bien certain que nous pouvons aisément prendre des photos de marchands sur la rue comme la suivante:



Ou même une photo du nouveau marché en fer comme celle-ci:


Mais ce n'est pas pareil lorsqu'on circule directement au milieu des gens.  De toute façon, nous ne pensions pas vraiment à photographier mais plutôt à s'imprégner de la culture et aussi de comprendre les structures de ce marché informel.

Enfin, je me permets de vous mentionner que les photos que je partage avec vous ne sont pas que les miennes.  Ma collègue a la gentillesse de partager avec moi ses excellentes photos pour que je puisse vous en faire bénéficier.   Je l'en remercie donc puisqu'elle me permet par sa contribution de mieux illustrer mon propos.

Je vous souhaite à tous un bon weekend

babay

Richard

Thursday, February 17, 2011

Et la lumière fut... ou du moins, pourrait être !!!

Bonjour à tous

Bon, aujourd'hui, j'ai visité des endroits pour y résider durant les prochaines années.  Je ne vous montre pas de photos pour le moment car nous n'avons rien trouvé.  Se trouver une résidence ici est très difficile car plusieurs maisons ont été durement touchées par le séisme et sont toujours endommagées.  Certaines sont inadéquates en raison de leur état et d'autres, en raison de leur prix... alors nous ne savons pas trop à ce jour... on verra dans les prochaines semaines!  D'autres visites sont prévues dès demain matin.. (d'ailleurs, ce soir je dois me coucher tôt car la journée de demain commence à 6h00...)

Ce soir, j'aimerais vous parler un peu de sécurité.. mais sous un angle différent. "Comment améliorer le niveau de sécurité!"  Par exemple, imaginez vous: vous êtes une vendeuse de marchandises dans un marché public. Vous devez arriver à 4h00 du matin pour vous procurer un étal (hé oui, c'est comme ca)... mais il faut noir!!! alors votre sécurité est ... disons... menacée...  Alors, lors de discussions avec des haitiens, il est ressorti qu'il pourrait être très important pour les marchandes de leur procurer de l'éclairage de marchés publics durant certaines heures la nuit.

Mais maintenant, autre problème, l'électricité... comment pallier au fait que l'électricité est une denrée rare et coûteuse en Haiti... par l'énergie solaire!!!!  Alors certaines compagnies ont mis sur pied des lampadaires qui sont dotés de piles solaires.  En fait, on recharge les piles du lampadaire à l'aide de l'énergie solaire et on programme le lampadaire pour émettre de la lumière à certaines heures de la nuit.

Voici un modèle de tels lampadaires:


Il s'agit d'une entreprise montréalaise (hé oui!)...  ingénieux!!   Bon, ok, je dois préciser une chose, il y a plusieurs compagnies qui produisent de tels lampadaires et je ne coopte pas une compagnie plus qu'une autre... mais ca adonne que j'ai pris une photo de ce lampadaire là.

Ces lampadaires ne coûteraient environ que 2000$ par lampadaire et ils sont fixés de manière sécuritaire afin qu'ils ne soient pas volés...  alors pour une sommes quand même assez raisonnable il est possible de procurer aux marchandes de la lumière durant la nuit.  Alors ça vous semble simple et évident... ce ne l'est pas.

Un jour, je vous expliquerai peut-être les méandres de la mise en place de projets... rien n'est simple et ce serait long à expliquer.

Pour les lumières de maison, vous pouvez toujours acheter de beaux abats-jour en métal qui sont vendus sur la rue!



Ces lampes sont magnifiques... et il y en a de toutes sortes et de toutes grandeurs.  Ici l'artisanat est de parfois de grande qualité et vous pouvez trouver de tout... sur la rue, vous devrez toutefois marchander assez serré.

Parlant de lumière !  On m'a informé de la venue d'un petit "rayon de soleil"  du nom de Viktor qui a vu le jour le 13 février dernier, alors, de Port-au-Prince,  je profite du moment pour féliciter le papa et la maman... (hé oui, même d'ici, je pense à vous et je me tiens informé!  Alors félicitations à vous deux!)



Ici, il y a beaucoup de garderies pour les tout-petits... mais sous l'affiche "kindergarden"... on retrouve la réalité: "ABA MINISTA" (À bas la Minustah... qui est la mission des Nations-Unies pour la stabilisation en Haiti ).  Un jour, je vous ferai peut-être un tour des garderies d'Haiti, on retrouve parfois des affiches assez fascinantes....

De toute façon comme je serai ici pour une période de deux ans, je peux vous dire que je pourrez certainement vous entretenir de plusieurs sujets.

Mais pour les tous petits... voici des jouets en vente sur la rue :



Il s'agit de mignons petits camions faits à la main par des artisans d'ici. Ils représentent des véhicules qui circulent dans les rues (ou dans les airs) en Haiti  tels que des taptaps, autobus, tanks et hélicoptères militaires.  C'est mignon... toutefois, je ne peux m'empêcher de penser que ces jouets représentent les tanks qui circulent réellement dans la ville... il ne s'agit plus du tank de GI Joe que les jeunes n'ont vus qu'à la télé.  Ici, on les voit dans les rues ... petites nuance qui fait réfléchir.

Bon.. je dois vous quitter tous pour aller au lit.. le réveil est déjà prêt pour me réveiller à 5h00...

Bonne nuit à tous et plus précisément à Viktor... pour que papa et maman puissent dormir un peu!

Babay tout moun

Richard

Tuesday, February 15, 2011

La gestion des déchets... et les marchés publics

Salut tout moun...

Depuis quelques jours, nous travaillons dans des réunions d'équipe sur le projet, par conséquent, je n'ai pas la possiblité de vous parler d'événement ou de "sortie" spéciale... mais, j'aimerais partager avec vous certains aspects de la vie en Haiti.  Comme vous le savez tous, je suis particulièrement intéressé par les domaines intéressant les services aux citoyens..  Or, dans une ville comme Port-au-Prince, peut-on réellement penser aux services offerts aux citoyens sans se pencher sur la gestion des déchets ?!?!?!

Premièrement, petite leçon de droit: la gestion des déchets ici relève de deux instances: la commune (la ville), qui a pour compétence de prendre les déchets et de la entasser près de la rue et l'État central (par le biais d'un organisme appelé le SMCRS) qui voit à leur collecte.

Bon maintenant, vision de ce qu'est la gestion des déchets..... dans un premier temps, nous avons vu des employés de la mairie de Pétionville qui ramassaient les déchets ... trois employés (ce sont les cols bleus d'ici).  Le premier, chargé de ramasser les déchets, est équipé d'une tôle (pas de gants ou autres artifices de ce genre, bien entendu!) qu'il utilise comme pelle.  Il a pour fonction de ramasser les déchets et de les mettre dans une brouette.  Le second, armé d'une pelle, pousse les déchets dans la tôle.  Le troisième, chargé de la brouette, pousse celle-ci jusqu'au tas de déchets entassés sur le bord de la route.

Si ça vous semble facile, croyez-moi, ces jeunes travaillent énormément... je leur lève mon chapeau car je ne pourrais, personnellement, supporter de travailler si fort.  Maintenant, n'oubliez pas que nous sommes en février, période plus fraîche.. seulement 30 degrés celsius... humide.... donc, si vous avez oublié que le fait de ramasser les déchets à la main comme ça peut être difficile... rappelez-vous l'odeur... que je ne décrirai pas.

Les déchets sont, bien entendus, parfois déposés dans une décharge.... et ils peuvent être brûlés.  Tous les matins, nous voyons des fumées résultant de cette opération.  Un matin, nous avons eu droit à une fumée pllus "noire"...




Bon, les déchets sont aussi entreposés dans des conteneurs et ils y sont brûlés directement... vous avez ici une photo de jour... mais j'ai aussi vu des conteneurs brûler le soir... disons que c'est assez impressionnant de voir plusieurs conteneurs dans les rues, tous brûler pour éliminer leur contenu.



Ici, la problématique de la gestion des déchets est bien réelle et fait partie de la question de la santé publique.  Il n'est pas rare de voir des marchandes de fruits exposer leur marchandise à côté d'un tas d'immondices... je ne serais pas porté à acheter ces fruits... ceci m'amène à vous décrire un marché public dans certains quartiers de Port-au-Prince...   je ne parle pas des marchés publics qu'on retrouve dans les rues ... qui ont des éléments de salubrité.. mais des marchés publics de quartiers défavorisés..

Petite description d'un marché public à Port-au-Prince dans un quartier plus défavorisé...

Il s’agit d’un très grand site où se retrouvent des marchands à diverses vocations tels produits alimentaires, vêtements, chaussures, divers biens de consommation domestique courante et des secteurs spécialisés tels vente de charbon de bois, poissons séchés, et même, parfois, un abattoir à ciel ouvert.

Les étals sont composés de simples structures de bois où les marchands s’abritent sous des toiles qui leur sont personnelles.  Je vous joins une photo d'un marché... mais un jour où le marché est fermé... vous pouvez voir certaines structures de bois qui abriteront des marchands lors de jour de marché....



La grande quantité de ces abris de fortune donne l'impression de se retrouver dans un bidonville de marchand où les marchandises sont entassées partout et où il règne une effervescence résultant de la présence de clients en grande quantité et de marchandage.  Je reviendrai sur l'achalandage au marché. 

Les étals sont directement sur le sol, sans plateforme ou plancher quelconque.  Le sol n'est pas pavé et la grande affluence, les immondices et l'absence d'entretien a réduit cet espace en une espèce de dépotoir public où les marchands vendent leurs produits, alimentaires ou non.  

Je n'ai pas de photo de marché en effervescence car normalement une foule s'y trouve et je trouve plutôt gênant de tenir un appareil photo à la main alors que la voiture est entourée de gens...

Dans certains marchés public, il règne un état général d’insalubrité et les détritus sont omniprésents dans les allées mais surtout en périphérie du marché où ils sont accumulés en monticules assez volumineux. 

Les aliments sont entassés par terre, souvent sur des couvertes sales et les fuits et légumes sont lavés dans des flaques d'eau stagnante lorsqu'il y en a.  L'utilisation de cette eau stagnante pour laver les aliments alors qu'elle se trouve à proximité de détritus et où les animaux en libertés (cochons, poules, chiens et chèvres) boivent pourrait peut-être aussi expliquer parfois les problèmes de santé qu'on retrouve en Haiti, notamment le choléra.  Cette maladie est une maladie "d'insalubrité"... ici, on utilise beaucoup des produits de type "Purrell" pour nos mains.

Les vêtements vendus sont entassés dans des monceaux et les gens fouillent pour y trouver un ou des vêtements qui leur plaise et qui soit de la bonne grandeur.  Les vêtements sont la plupart du temps tachés mais les haitiens connaissent les techniques de nettoyage pour les rendre à leur état original.

Au marché, on retrouve aussi des kioskes de vendeurs d'objets divers, en majeure partie ce sont des vendeurs d'objets de première nécessité dans une maison tels des ustensiles de cuisson ou même des cellulaires et leurs accessoires.  Ces kioskes ressemblent plus à ceux que nous pouvons retrouver dans notre propres marchés aux puces.

On y retrouve des marchandises attachées aux poteaux de soutien des toiles, plusieurs ont installé des planches de bois sur lesquels ils exposent leur marchandises en vrac et les clients fouillent pour y trouver ce qu'ils recherchent.  Ce qui est surprenant c'est qu'on peut trouver de la marchandise électronique tels des cellulaires ou des "Blackberry", alors que le voisin vend des mangues et des bananes.

Les marchands d'accessoires tentent de garder leur étal un peu plus propre que les autres, mais la poussière, qui est omniprésente dans ces marchés publics, se retrouve partout.

Dans un marché public haitien, on retrouve des vendeurs de médicaments.  Ils se promenent avec leur marchandise qui est attachée sur un présentoir qui a la forme d'un grand cylindre sur lequel sont exposés les comprimés emballés.  Le marchand ambulant se promène dans le marché avec ce "présentoir" et vend ses médicaments aux clients potentiels.

Il n'est évidemment pas recommandé d'acquérir des médicaments de tels marchands mais bien souvent ce sont les seuls comprimés que les haitiens moins fortunés ont la capacité de se payer.

Les marchés ne sont pas dotés d'installations sanitaires comme des toilettes publiques, par conséquent les gens se soulagent où ils le peuvent.

On ne peut parler de marché public sans parler des odeurs... celles-ci sont assez surprenantes.  En effet, vous pouvez être agréablement surpris par des odeurs suaves de mangues et de papayes... qui seront remplacées rapidement par celle de fruits pourris.  L'odeur des immondices se mélange à celle des aliments eet vous aurez ainsi le fumet de la viande grillée qui se mélange à celui des restes d'aliments en putréfaction qui se retrouvent dans les déchets avoisinant.  Le doux se mélange au piquant, l'agréable se mélange au désagréable mais surtout, étant donné la chaleur intense et l'humidité, il règle une odeur "particulière" qui constitue un mélange de toutes celles précitées...

Je le répète, je ne parle pas des marchés publics qu'on retouve dans les rues où les marchandes vendent leurs produits dans des conditions qui, sans être parfaites, ne sauraient se comparer à celles qu'on peut retrouver dans certains marchés publics.

Malgré ce haut niveau d'insalubrité, les marchés sont pleins et les clients sont présents par centaines.  Le commerce semble en pleine effervescence, mais n'oublions pas que ces marchés représentent le seul endroit où les haitiens peuvent se procurer des biens.

Il n'est pas recommandé pour les étrangers de se présenter seuls dans les marchés publics à Port-au-Prince.  Alors lorsque  nous avons besoins de denrées alimentaires, nous allons au supermarché...   Lorsqu'on pense au bien-être des populations... peut-être qu'il faut penser à assainir certains marchés publics pour améliorer la qualité de vie de ceux qui y travaillent....

Je suis conscient que j'ai peu de photos dans cette entrée de blogue, mais depuis quelques jours, je suis plus en réunions de travail (en fait, je suis en réunion de travail du matin au soir), alors je me déplace un peu moins (de l'hôtel à mon rendez-vous... au prochain rendez-vous... et ainsi de suite...)... donc je prends moins de photos....

mais surtout... internet est plutôt lent ce soir et ca me prendrait une éternité à insérer plus de photos...

bon bien, il se fait tard.. je vous dit à bientot!

babay

Richard




Sunday, February 13, 2011

Un colloque au Parc historique de la canne à sucre


Salut tout moun

Ce weekend, j'ai assisté à un colloque au Parc historique de la canne à sucre.  En fait, il s'agissait du Forum national sur la décentralisation.  Ce forum est d'une durée de deux jours et il s'agit de conférences et d'ateliers sur les pouvoirs, rôles, fonctionnement des collectivités territoriales haitiennes.

Pour le premier jour de conférence, j'ai décidé de porter mon look "consul", habit noir, chemise blanche et une cravate jaune à motifs... aie aie aie... OK, je me trouvais bien "cute", mais ne pas oublier qu'il fait environ 35 degrés celsius... alors vous pouvez vous imaginer que j'avais quand même assez chaud.



Vous pouvez voir ici quelques photos que j'ai prises au forum... la suivante est lors de l'allocution du Ministre de l'intérieur et des collectivités territoriales... bon, ok, j'étais super loin, coincé dans la foule et on ne peut pas reconnaître qui parle!!!



J'ai évidemment pris quelques photos, du site... comme vous le voyez, il faisait quand même pas mal beau... ça c'est le premier jour.  Le second jour était un peu plus nuageux, mais surtout, beaucoup plus chaud et humide. 






Le parc historique de la canne à sucre est un site qui a été aménagé et qui permet de prendre connaissance des installations qui existaient autrefois et servaient dans le traitement de la canne à sucre.  Allant de la cueillette, au traitement pour finir à la fabrication de produits dérivés, tel que le rhum, bien sur...




Ces deux journées, nous ont permis de faire bien des rencontres, dans mon cas, de renouer contact avec des vieux amis que je n'avais pas vu depuis des années...  Nous avons dû aussi écouter bien des discours... longs... longs... mais bon, ca fait partie des cérémonies officielles !!!

Mais je dois dire que je lève mon chapeau aux organisateurs du forum car ce fut un beau succès.  Tout était bien orchestré et les gens ont clairement apprécié cet événement.

Nous avons même eu l'opportunité d'avoir une rencontre plus "privée" avec le ministre de l'intérieur, qui, suite à un atelier, s'est joint à nous et s'est assis à notre table pour discuter avec les représentants de l'équipe de nos projets.

Dans les faits, voici un peu le déroulement de la 2e journée. Nous sommes arrivés au parc historique en fin de matinée (nous avions du travail à finaliser avant de partir), nous arrivons vers 12h00 et assistons aux derniers ateliers.  Vers 14h00, c'est l'heure du lunch, nous mangeons et, à ce moment, une rencontre de travail est sensée avoir lieu avec le ministre vers 15h00.... mais à ce moment, nous apprenons que cette rencontre aura lieu à 17h00... et que ce ne sera pas une rencontre privée mais un événement où le ministre rencontrera tous les intervenants de l'extérieur...

Ce qui signifie que nous avons 2 heures de libres, trop court pour sortir de l'enceinte et visiter la région (trop de circulation), donc nous visitons le site.  Nous avons donc pris le temps de visiter le musée du site et de faire le tour.  J'avise le chauffeur que nous devrions quitter vers 18h00 environ....

À 18h00, la rencontre avec le ministre est convoquée mais la nature de l'événement a changé... il s'agit d'un atelier de discussions où nous assistons à des discours ... cette rencontre durera presque 2 heures.  Mais, au moins, comme je l'ai mentionné, le ministre se joindra à nous à la fin de l'événement pour une quinzaine de minutes pour discuter avec nous. (bon, OK, j'étais bien content, j'étais assis directement à côté du ministre, alors je serai dans les photos officielles... hahaha... j'ai presque l'air important !!  mais surtout, j'étais très content que ces discussions aient lieu et que le ministre démontre un intérêt réel pour notre projet.)
Bref, il  est maintenant 20h00, nous sommes informés que la direction générale du ministère nous a réservé une table spéciale pour assister au spectacle de clôture... nous pensions quitter, mais il serait impensable de le faire.  Je texte au chauffeur "nous sommes toujours là... devons rester plus longtemps"...

Le spectacle commence, ... des discours... mais ils ne sont pas trop long.. pas plus de 30-40 minutes de discours.. .... et le spectacle commence.

La prèmière partie du spectacle est de la danse d'inspiration vaudoue.  Les danseurs sont excellents ... sur des rythmes endiablés, ils nous offrent une performance hors du commun.



Après le spectacle de danse, nous assistons à une démonstration d'arts martiaux haitiens où on utilise des batons et machettes... je n'ai pas pris de photos, de toute façon, l'action était trop rapide, on n'aurait rien vu!

Pour terminer, nous avons eu droit à une performance du groupe Boukman Eksperyans (un groupe que j'adore).  De la musique racine (inspirée du vaudou) avec une touche reggae... bref, nous avons passé une très belle soirée...


Toutefois, alors que nous pensions quitter vers 18h00 et travailler un peu, nous sommes repartis à 22h00.. pour rentrer à l'hotel, souper, et... bonne nuit.... vers 12h00... la journée de demain sera difficile!!!

alors je vous quitte pour aujourd'hui

à bientot!!!

Richard

Thursday, February 10, 2011

Martelly ... et moi... tèt kale

Salut tout moun

Hier, nous avons eu une journée de rencontres avec la mairie et l'ONU, bref, on a beaucoup travaillé, mais après tout, nous sommes la pour ça!

Mais ma journée d'hier s'est débutée d'une façon vraiment extraordinaire.. mes conditions de vie se sont améliorées... ouf!!!  dès le matin!!!

Hé oui, vous l'aurez peut-être deviné.. J'AI DE L'EAU CHAUDE !!!! YÉÉÉ!!

Ben oui, je sais, c'est peu dans une vie de l'eau chaude, mais croyez moi, à la maison, on prend notre eau pour acquis.  En fait, on prend tout pour acquis, mais lorsque vous vous retrouvez dans un endroit où l'électricité, l'eau courant sont des luxes qui ne sont pas permis à tous.. vous pouvez vous imaginer que la douche CHAUDE est le summun du plaisir matinal!!!

Toutefois, pour nous ramener à la réalité, ma collègue m'a informé qu'elle dû "éliminer" une blatte dans sa salle de bain.... ben coudonc... ca arrive !!!

Je reviens à l'eau... chez nous, on la prend vraiment pour acquise!!!  Mais  si vous vous promenez dans certains quartiers de Port-au-Prince (Martissant, Bel Air, etc...) ou de d'autres commmunes telles que Cité Soleil, vous pourriez constater que l'eau est une denrée rare...  Les gens se la procurent où ils peuvent.  En fait, il peut arriver que vous voyez des gens laver leurs vêtements, leurs aliments ou même se laver, dans des mares d'eau stagnante ou des ruisseaux, s'il y en a ...  ou bien vous verrez les gens faire la queue pour se procurer de l'eau dans un point de distribution d'eau où l'eau "potable" est distribuée.  (ne vous avisez pas de boire cette eau... vous pourriez vous en souvenir longtemps...)

Nous nous sommes rendus chez Digicel aujourd'hui pour y tenir une réunion.  Vous voyez cet édifice... alors vous comprenez maintenant qu'il est possible pour certaines compagnies de loger dans des édifices forts impressionnants ... mais ne vous y trompez pas, il n'y en a pas des tonnes... en fait, il y en a très peu car les corporations capables de se construire de tels édifices sont peu nombreuses.


Dans les locaux de la Digicel, n'entre pas qui veut.  Il y a des gardes armés à l'entrée du site, qui est entouré de murailles.  Il y a des gardes armés à l'entrée de l'édifice et vous devez laisser votre passeport à la réception pour vous faire  remettre une carte permettant de vous rendre à l'étage qui est indiqué sur ce sauf conduit... bref, la Digicel est assez sérieuse sur la question de la sécurité.

Près de là, vous voyez des endroits comme le suivant... Haïti est un pays de contrastes et il est nécessaire de s'y habituer lorsqu'on le visite... je ne vous proposerai pas un reportage photo sur les contrastes d'Haiti, nous n'en finirions plus...



Suite à notre rencontre de l'après midi, nous retournons à l'hôtel pour y travailler un peu avant d'aller souper.

Les murs de la capitale sont très colorés et j'ai pris une photo que j'aime bien...



On retrouve toutes sortes d'images de la sorte sur les murs à Port-au-Prince où les congrégations religieuses sont légions.  Bon, OK, quelqu'un a fait un graffiti contre le parti du président "Inite" ("unité" en créole), mais des graffitis, il y en a partout... ainsi par exemple:




Et pourquoi ais-je intitulé ce petit chapitre de mon blogue "Martelly ... et moi... tèt kale"... je pense que ceux qui me connaissent, le sauront tout de suite....

Le candidat Martelly et moi partageons les mêmes goûts au niveau "chevelure" ....   Depuis le dévoilement du résultat des élections, les deux candidats à la présidence sont Myrlande Manigat et Michel Martelly.  Ce dernier est le favori des jeunes, c'est un chanteur de kompa très connu ici ("Sweet Micky") et il représente une certaine nouveauté sur la scène politique haitienne alors que Mme Manigat représente l'"establishment"...

Je ne vous soumettrai pas une critique de la politique haitienne,  je n'oserais jamais donner mon opinion sur les qualités de ces candidats je ne les connais pas suffisamment et ce n'est surtout pas mon rôle.  Je ne suis pas versé en politique haitienne... je ne fais que vous transmettre de l'information que j'ai reçue de jeunes gens d'ici.  Quant à savoir qui remportera les élections... on verra bien!!! Les paris sont ouverts!! mais je suis certain qu'il sera très intéressant de suivre les événements futurs.

Bon bien, je vous dis "babay"

à la prochaine!

Richard

Tuesday, February 8, 2011

Une journée comme les autres...

Salut tout moun...

Aujourd'hui, une journée comme les autres... une journée où nous avons travaillé de l'hôtel à régler divers trucs (préparer des documents, régler des rendez-vous, remettre le rendez-vous qui avait été prévu ce matin mais qui a dû être annulé... )

Ce matin, nous avons entendu les gens crier dans les rues, au loin, une petite manifestation en opposition à Préval.. je dis petite manifestation car nous n'en avons pas ressenti les contre-coups.  Et tout s'est réglé assez vite.

Après avoir travaillé toute la matinée, nous avions une rencontre cet après-midi et nous avons pu prendre la route quelques heures pour profiter du "traffic" de Port-au-Prince mais aussi voir les marchés de rues et ainsi de suite.

On voit encore de la rocaille et des gravats jonchent encore les rues...



Et nous avons vu plusieurs camps, il y en aurait environ 900 où plus d'un million de personnes sont entassés... Je n'ai évidemment pas pris de photo de camps de trop proche, simple décence...



Les rues fourmillent de gens, il y en a partout, le véhicule, arrêté dans le "traffic", est constamment entouré d'une foule qui circule.  Un jeune a décidé de laver le pare-brise du véhicule et le chauffeur lui a donné 10 gourdes.

Je n'ai pas pris de photos de la foule, je pense qu'il faut respecter les gens et je sais que les haitiens n'aiment pas trop que les étrangers les prennent en photos... je vous cite le poète Félix Morrisseau-Leroy, extrait du recueil Dyakout:

"...
Touris, pa pran potre m
Touris, m'pye atè
Rad mwen tou chire
Malè neg pa gade blan
Men, touris, gade chive m
Kodak ou pa abitye ak koulèm
Kwafè w pa abitye ak chive m
Touris pa pran potre m
Ou pap konprann poz mwen
Ou pap konprann anyen
Nan zafè m, touris
Epi, ale fè chimen w touris"

Je ne vous traduit pas le poème, mais si vous le lisez lentement, vous en comprendrez le sens... et vous comprendrez pourquoi parfois, il est préférable de laisser sa caméra dans sa poche.

Et, nous sommes arrêtés acheter quelques livres à la librairie La Pléiade, et j'ai fait une trouvaille GÉNIALE... voyez vous même:


Hé oui, le Petit Prince en créole.  Je l'ai en français, en espagnol et, maintenant, EN CRÉOLE... Ti prins lan !!!  J'ai bien hâte de le lire...

Bon, je vous quitte, ce soir... nous souperons à l'hôtel... car une autre réalité de Port-au-Prince, s'il n'y a pas de chauffeur pour vous véhiculer, vous soupez à la maison (en l'occurrence, l'hôtel) (à moins d'avoir un véhicule à soi, ce qui n'est pas le cas pour les courtes missions...)

Alors je vous dis bonsoir et à bientot

Richard