Salut
Ces derniers jours, j'ai peu écrit sur le blogue. J'ai surtout passé mes journées en réunions de travail et à la maison à travailler sur de la documentation. Toutefois, je sors quand même pour me rendre à mes réunions et je vois de la route tous ces camps que l'on retrouve dans à peu près tous les endroits où un terrain permettait leur installation.
En fait, dès votre arrivée en Haïti, lorsque vous prenez la route en sortant de l'aéroport, la réalité des camps vous frappe... vous constatez dès lors que les espaces autrefois vides sont maintenant occupés par des foules de tentes...
On m'informe que dans la région de Port-au-Prince, il y aurait environ 900 camps de "réfugiés" où s'entassent des familles dans des tentes les unes par dessus des autres, ou presque. Les camps, il y en a de toutes sortes, de très grands et de plus petits. On y retrouve des tentes et, assez souvent, leurs habitants les ont complétés de "structures" réalisées avec des planches de tôles ou de bois. Plusieurs camps sont gérés par des organismes non gouvernementaux de toutes sortes, d'autres sont plutôt "sauvages" mais tous sont organisés d'une quelconque façon, souvent informelle.
Les services offerts dans les camps ne sont pas tous les mêmes, ainsi on m'informe que dans certains camps, on retrouvera des douches publiques ou des latrines, alors que d'autres camps n'auront pas ces "facilités".
D'ailleurs, certaines personnes ont tout simplement mis leur tente sur le bord de la route (ou même sur le terre-plein entre les voies de la route):
Le commerce a aussi repris dans les camps et on me disait qu'à plusieurs endroits, les gens tiennent leur commerce dans le camp mais n'y vivent pas.
Vous voyez ici une photo du camp de Champs-de-Mars, dans le centre-ville de Port-au-Prince, qui est un camp immense situé près du Palais présidentiel:
Inutile de vous dire que le niveau d'insécurité dans les camps est très élevé. J'ai lu dans un rapport que depuis la création des camps, on peut compter dans ceux de la région de Port-au-Prince seulement, plus de 50 viols par jour. Plusieurs organismes de défenses des droits des femmes aimeraient bien réussir à contrôler cette violence, mais leurs maigres ressources ne leur permettent pas de solutionner ce problème.
Dans certains endroits, les communes et les propriétaires de terrains veulent vider les camps pour que les gens retournent vivre chez eux, ou à tout le moins pour que le terrain se libère. Ainsi, il semble qu`à Pétionville, la commune aurait offert jusqu'à 20 000 gourdes (500 USD) pour le rachat d'un espace. Par conséquent, les gens habitant les camps visés par ces programmes se voient donner une sommes d'argent pour quitter les lieux. On peut donc comprendre que ceux qui vivent dans les camps ne veulent pas quitter l'emplacement sans obtenir une compensation.
Vous comprendrez certainement que je n'ai pas pris de photo de l'intérieur d'un camp... je n'y suis pas allé.
Du camp du Champs de Mars, vous avez une vue sur le Palais présidentiel... qui offre une bien triste mine...
Je passe régulièrement devant la primature qui est maintenant abandonnée par le premier ministre et dont le site est occupé par un campement. Bref, des campements, on en voit partout, ils font partie de la vie ici et il semble qu'ils risquent de demeurer assez longtemps.
On m'a aussi mentionné que la population de la région de Port-au-Prince serait passée à près de 3 millions de personnes. Ceci s'expliquerait pas la présence de camps où des services étaient offerts mais aussi par ce qu'on appelle ici le "cash for work" où des gens travaillent au salaire minimum pour ramasser des débris.
Pour les gens qui se demandent quel est le salaire minimum ici: une loi a été adoptée pour fixer le salaire minimum à 200 gourdes par jour. Avec un taux de change de 40 gourdes pour un dollars américain, vous voyez que le salaire minimum n'est pas si élevé que ça. Toutefois, ce fut une grosse révolution ici et l'entrée en vigueur du salaire minimum a causé bien des remous, car avant cette loi, il n'y avait pas de salaire minimum... Et pour ceux qui se le demandent, on estime à environ 30% le pourcentage de la population active qui détient un emploi stable en Haïti.
Bon.... je me permets de sauter du coq à l'âne... sur une petite note culturelle:
Malgré les difficultés que vit Haïti, on retrouve encore plusieurs activités culturelles et, cette semaine, c'est le festival de Jazz de Port-au-Prince !!!
Des groupes de jazz se produiront sur diverses scènes réparties à travers la ville, toutefois, nous ne sommes pas en mesure d'y assister, nous avons déjà plusieurs engagements à respecter et nous ne pourrons nous libérer pour assister aux spectacles.
Le festival offre un programme diversifié et des artistes provenant de plusieurs pays dont le Canada, le Chili, l'Allemagne, les États-Unis, l'Espagne, la France, le Mexique, le Brésil et, évidemment, d'Haïti !
Enfin... comme nous ne pourrons nous régaler de jazz cette année , ce sera pour l'an prochain!
D'ailleurs, ce weekend, ce sera le Carnaval de Jacmel 2011 (auquel je ne pourrai participer malheureusement.. encore une fois, ce sera partie remise. Notez que j'ai eu la chance d'y participer en 2007).
Et la semaine prochaine, ce sera le Carnaval 2011 de Port-au-Prince... encore là, je ne sera plus ici pour assister au spectacle (bien honnêtement, je n'y serais pas allé... ce serait trop dangeureux pour moi.)
À la prochaine!
Babay
Richard
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